Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
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Revue de presse Capitaine Carbone #137Face à la crise économique et politique, la RSE passe au second plan pour les dirigeants
Image par Markus Winkler de Pixabay.
Selon le dernier baromètre du cabinet Bain & Company, l’intérêt des dirigeants économiques pour la RSE et la transition écologique a fortement diminué en 2024, chutant de près de 30%. Cette baisse, qui nous ramène à l’état d’esprit d’avant COVID, est attribuée aux préoccupations croissantes liées à l’inflation, l’instabilité économique et géopolitique, ainsi qu’aux bouleversements technologiques. D’autre part, les dirigeants pensent toujours que la RSE est plus coûteuse que rentable, ce qui les pousse à remettre à plus tard les investissements dans la décarbonation et la transformation durable. Cependant, cette attitude n’est pas en phase avec les attentes des consommateurs de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux. Selon ce même rapport, ils sont mêmes 50 % à déclarer que leur inquiétude face aux changements climatiques les mènent à faire le choix de produits écologiques. Pour Charlotte Guériaux, fondatrice du cabinet de conseil Transition & Co, interrogée par Novethic, négliger la RSE, même en temps de crise économique, serait une erreur stratégique, car elle est un facteur d’innovation et “[…]favorise une meilleure optimisation des ressources, la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, ou encore l’anticipation des futures régulation“.
Climat : les collectivités ont besoin d’investir plus
Photo de Linh Nguyen sur Unsplash – Aix-en-Provence
Les collectivités territoriales françaises ont déjà énormément investi pour lutter contre le dérèglement climatique, avec une augmentation de 44% de leurs dépenses depuis 2017 (10 milliards d’euro en 2023) ciblées sur la rénovation énergétique des bâtiments, les transports en commun et la mobilité électrique. Cependant, selon un rapport du think tank l’I4CE, les dépenses actuelles sont insuffisantes et doivent doubler pour remplir les objectifs de l’initiative européenne « Fit for 55 » . Le rapport soulève aussi la problématique de secteurs sous-financés et pourtant essentiels comme l’adaptation au changement climatique, la biodiversité, la gestion des déchets et l’assainissement de l’eau. Mais où trouver les financements ? Le recours à l’emprunt et une réforme fiscale apparaissent comme les deux pistes envisagées.
2024, l’agriculture française à l’école du changement climatique
Photo de Markus Spiske sur Unsplash.
Dans cet article lindurable.fr zoome sur un secteur particulièrement touché par le changement climatique : l’agriculture. L’année 2024 a été catastrophique pour les récoltes, et ce n’est pas juste une mauvaise année. Aurélien Ribes, chercheur au Centre national de recherche météorologique, fait un constat sans appel : “depuis le début de l’année, il fait plus chaud que la normale (par rapport à la période de référence 1991-2020), et c’est évidemment symptomatique du changement climatique”. Cette récurrence d’évènements climatiques et météorologiques inattendus, mais aussi les nouvelles maladies qui touchent les élevages régulièrement, plongent les agriculteurs dans l’incertitude la plus totale. Les agriculteurs ne peuvent plus se fier à leurs habitudes : les saisons sont bouleversées, la terre a changé ainsi que la biodiversité autour des cultures, bref “c’est tout le vivant qui bouge” résume Inaki Garcia de Cortazar, directeur de l’unité AgroClim à l’Institut de recherche pour l’agriculture et l’environnement (Inrae). Le changement climatique n’étant visiblement pas prêt d’être enrayé, les agriculteurs vont devoir s’adapter en transformant leurs méthodes (diversification des cultures, agroforesterie, innovations technologiques etc) pour aller vers plus de résilience et une agriculture plus durable.
La justice anglaise annule un projet de mine de charbon
Image par Angela de Pixabay.
La Haute Cour de justice britannique a annulé l’autorisation d’ouverture d’une mine de charbon à ciel ouvert dans le nord-est de l’Angleterre. Cette décision fait suite à un recours déposé par des militants écologistes contre ce projet validé par le gouvernement conservateur en 2022. Le tribunal a jugé que « L’hypothèse selon laquelle la mine proposée n’entraînerait pas d’augmentation nette des émissions de gaz à effet de serre […] est juridiquement erronée ». Cette annulation est considérée comme une victoire importante pour les défenseurs de l’environnement et marque un précédent dans la lutte contre l’exploitation du charbon au Royaume-Uni.