Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Article Sonore : Revue de Presse #81 du Capitaine – Soundcloud
Climat : Bruxelles fixent 12 normes européennes aux entreprises pour lutter contre le « greenwashing »
Lundi dernier, la Commission européenne a adopté un texte venant préciser de quelles manières les entreprises vont devoir mettre en œuvre la “Corporate Sustainability Reporting Directive”, une directive de l’Union européenne qui exige des grandes entreprises et des entreprises cotées en bourse qu’elles publient des informations sur leurs performances non-financières et de durabilité d’ici 2025. Les 12 normes qui composent la directive européenne visent à lutter contre le greenwashing et à garantir que les entreprises respectent leurs engagements en matière de RSE. Mais alors quelles sont les précisions apportées par cet acte délégué signé en début de semaine ? Concrètement, la Commission européenne a laissé le choix aux entreprises d’évaluer les informations pertinentes à publier en fonction de leurs activités. Selon l’institution européenne, cette auto-évaluation pourrait « éviter les coûts liés à la publication d’informations non-pertinentes ». Mairead McGuinness, Commissaire aux Services financiers, y voit d’ailleurs « le juste milieu entre limiter le fardeau pour les entreprises tout en leur permettant de montrer les efforts qu’elles réalisent » en matière de climat. De leur côté, comme le précise l’article : “les investisseurs regrettent toutefois que ce rapport découlera de l’auto-évaluation de l’entreprise et non de l’évaluation d’un tiers comme prévu dans le texte initial”.
« L’industrie de la chimie en France a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 63 % »
Dans un entretien accordé au Monde de l’Énergie, Cécile Barrère-Tricca, directrice du Centre de Résultats “Chimie pour l’industrie” pour un monde décarboné et durable, évoque la décarbonation de l’industrie chimique en France. On y apprend notamment que ce secteur est un important poste d’émission de l’industrie française (25 % des émissions). En 2018, il aurait émis 20,1 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), l’équivalent de l’empreinte carbone de plus de deux millions de Français. Malgré cette énorme empreinte carbone, le secteur a réduit ses émissions de 63 % entre 1990 et 2018. Cette réduction a été réalisée grâce à une amélioration de l’efficacité énergétique et à une diminution des émissions de protoxyde d’azote (N2O).
La géothermie, enjeu majeur pour la neutralité carbone des zones urbaines
Après le secteur de l’industrie, cap sur les zones urbaines et leurs politiques de décarbonation. “Plus des deux tiers de la population française vit dans des territoires urbains de plus de 5 000 habitants, qui sont chauffés à 51 % par le gaz du réseau public.” Pour pallier cette dépendance aux énergies fossiles, certaines municipalités optent pour le déploiement de la géothermie (tant profonde que de surface). Cette source d’énergie propre et durable peut être utilisée pour chauffer et refroidir les bâtiments, produire de l’électricité et alimenter des applications industrielles. Pour Benjamin Brigaud, professeur en géologie et géothermie à l’Université Paris-Saclay et auteur de cet article : “Améliorer nos connaissances géologiques du sous-sol des zones urbaines et former de jeunes géologues, experts des descriptions des roches ou des techniques de forage géothermique, sera un enjeu important si nous voulons prendre le virage de la géothermie.”.
“On réutilise les matériaux des chantiers” : une entreprise du Centre-Val de Loire recycle le béton pour préserver le sable de nos côtes
Depuis ce mercredi 2 août, l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an. Parmi ces ressources, le sable, principalement utilisé par le secteur du bâtiment, représente aujourd’hui un enjeu économique et environnemental majeur. En dépit des apparences, le sable exploitable pour la fabrication du béton, de l’asphalte et des briques se fait rare. Pour Éric Chaumont, géologue : “On consomme beaucoup plus que ce que la nature n’est capable de produire.”. Face à ce constat, l’entreprise Granudem, dans le Centre-Val de Loire recycle le béton usagé sans même avoir besoin d’exploiter les littoraux. Une alternative écoresponsable au sable et aux gravillons extraits des carrières. Comme l’affirme Stéphane Boulard, le dirigeant de l’entreprise : “On a plus à extraire la matière dans la nature, pour reconstruire. On réutilise des matières qui viennent des chantiers. On essaie de se passer un maximum des carrières...“. Ce reportage mené par France Info, nous montre non seulement que des solutions pour prendre soin de nos ressources existent, mais qu’en plus de ça, des entreprises commencent à les mettre en œuvre.
À noter que pour atteindre l’objectif fixé par le GIEC à savoir réduire de 43% de nos émissions de GES d’ici à 2030, il faudrait repousser cette date de 19 jours par an durant les sept prochaines années.