Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
« Planter un milliard d’arbres en France d’ici 2030 » : est-ce possible et souhaitable ?
De nombreux débats ont eu lieu après les incendies de l’été 2022 sur l’intérêt de financer la reforestation par le biais des crédits carbones. Tout ces arbres partis en fumé ont démontré que cet investissement pouvait malheureusement s’avérer éphémère et avoir peu d’impact positif sur la planète. Véritable mine d’informations sur ce sujet, cet article de Futura science extrêmement complet et documenté assure de la nécessité de replanter massivement des arbres partout sur la planète (1000 milliards dans le monde) pour lutter contre le réchauffement climatique, mais pas n’importe comment. En France, par exemple, il serait tout à fait faisable et même primordial de replanter 100 millions d’arbres par an sur notre territoire et donc un milliard dans les 10 ans, mais il ne faudra pas se limiter au milieu forestier. En effet, il paraît tout aussi essentiel de faire revenir la végétation dans les zones urbaines, et de favoriser les bocages dans les plantations agricoles.
Concernant la compensation carbone volontaire, l’auteur de l’article prévient qu’il faut évidemment se méfier des messages simplistes comme : “vous prenez l’avion, plantez un arbre”. Il est évident qu’un seul arbre ne suffira pas à compenser l’empreinte carbone d’un voyage en avion Paris-New-York qui va émettre une tonne de CO2, on serait plutôt sur une vingtaine d’arbres à replanter pour un seul trajet aérien sur cette distance. Ces ordres de grandeur sont particulièrement importants à garder en tête pour avoir conscience de l’impact de nos activités humaines sur l’environnement, comprendre comment réduire nos émissions de GES et le cas échéant les compenser à leur juste mesure.
RSE : La rémunération des dirigeants de plus en plus indexée sur le climat…mais avec peu d’effets
Les objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) constituent maintenant un critère pris en compte dans la rémunération des grands patrons, en tout cas dans la plupart des 50 plus grandes entreprises européennes. L’étude conjointe de PwC et de la London Business school révèle d’ailleurs que 82 % des dirigeants de ces 50 grands groupes européens intègrent bien ces objectifs ESG dans le calcul de leurs rémunérations. A première vue on pourrait penser qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, mais ces critères sont facilement atteignables et n’incitent pas réellement les grands patrons à transformer en profondeur leurs entreprises avec des politiques climatiques véritablement ambitieuses. Sur ces 50 entreprises européennes, on sait que 14 d’entre elles font partie des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. Ces sociétés communiquent beaucoup sur leurs engagements en faveur du climat, mais concrètement leurs stratégies de décarbonation semblent bien insuffisantes pour atteindre les objectifs définis par l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
L’empreinte carbone du numérique pourrait tripler en France d’ici 2050
Jusqu’où ira l’empreinte carbone du numérique ? Secteur en plein développement qui pour l’instant ne représente qu’environ 2.5 % des émissions à effet de gaz mondial, le numérique a fait l’objet d’un rapport de l’Arcep et l’Ademe remis cette semaine au ministère de l’économie et des finances. Les deux organismes tirent la sonnette d’alarme sur l’impact du numérique qui risque de fortement s’aggraver si ses usages poursuivent leur progression. Les émissions de carbone du numérique pourrait ainsi augmenter de 50 % d’ici 2030 et se multiplier par 3 en 2050. En France, le rapport démontre que le numérique pourrait émettre 25 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2030.
Temps de Trajet Responsable : obtenez plus de congé si vous préférez le train à l’avion
Choisir le train plutôt que l’avion pour votre déplacement, et vous obtiendrez plus de vacances. C’est dans les grandes lignes l’initiative mise en place par la société Ubiq (plateforme qui liste les solutions de bureaux en France) pour ses 28 salariés. C’est un fait, prendre l’avion reste le moyen le plus rapide de se déplacer mais c’est aussi le plus carboné. Pour favoriser des modes de transport qui prennent plus de temps, comme le train ou le covoiturage, et évacuer l’excuse de la perte d’un jour de congé juste pour le trajet, Ubiq a imaginé le Temps de Trajet Responsable. Le principe est simple, si les salariés d’Ubiq prouvent qu’ils ont choisi un mode transport responsable pour leurs vacances, ils auront droits à deux jours de congés supplémentaires, ou en tout cas “semi-off”. Par exemple, si et seulement si les conditions le permettent, le salarié sera incité à travailler un minimum. Il s’agit d’une solution assez simple et concrète pour réduire l’empreinte carbone de ses salariés mais aussi les sensibiliser sur les enjeux d’une mobilité plus responsable.
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Sur le même sujet, l’article de novethic.fr est en lecture libre : https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/apres-les-rtt-voici-les-ttr-temps-de-trajet-responsable-pour-eviter-l-avion-151380.html