Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Une application optimise les déplacements pendulaires
Moovance dote les entreprises d’un outil leur permettant de mesurer l’empreinte carbone de la mobilité de leurs collaborateurs. Concrètement, l’application détecte l’impact carbone des déplacements des employés en mesurant le mode de transport ainsi que les distances parcourues par ces derniers. Grâce à l’intelligence artificielle, la greentech française détecte automatiquement et en temps réel tous types de trajets. Pour les sociétés, cet outil leur donne la possibilité de mesurer et visualiser l’impact de l’empreinte carbone des trajets domicile/travail au travers d’une plateforme de visualisation de données. Cet outil permet également à l’entreprise de mobiliser ses équipes autour de la question climatique. Au-delà de cette démarche d’engagement, l’application va plus loin en intégrant une pédagogie par récompense. En effet, Moovance propose aux salariés, des objectifs à atteindre à travers des défis. Par exemple, elle leur soumet des alternatives de transport et des gestes d’éco-conduite à développer au quotidien. Par ailleurs, pour chaque défi relevé par le collaborateur, des points, ou Mooves, lui sont accordés. À partir de là, il peut les transformer en dons au profit d’associations environnementales ou les convertir en avantages auprès d’entreprises partenaires.
Neutralité carbone : l’impact pour vos investissements
La contribution à la neutralité carbone : une opportunité pour les investisseurs ? Ce qui est sûr, c’est qu’il y a beaucoup à faire et beaucoup à débourser pour respecter les recommandations du GIEC (à savoir réduire les émissions de gaz à effet de serre de moitié d’ici 2030 et totalement d’ici la moitié du siècle). Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), plus de 80 % de l’effort à faire d’ici 2030 peut être réalisé par le biais de technologies déjà disponibles : efficacité énergétique, énergies renouvelables, véhicules électriques… ». En pratique, il nous faudrait donc nous concentrer sur ce qui existe déjà en finançant le développement de projets de réduction d’émissions transsectoriels en cours. Le terrain de jeux de start-ups représente donc un fort potentiel en offrant « un gisement de croissance intéressant ». Du côté des entreprises cotées en bourse, le vote à l’assemblée générale représente un moyen pour les investisseurs d’impacter la trajectoire que prend une entreprise. « Car les sociétés qui sont les mieux positionnées pour relever le défi environnemental et social de notre époque seront celles qui seront performantes à l’avenir ».
Pourquoi l’objectif de neutralité carbone de l’aviation internationale n’est pas une si bonne nouvelle ?
D’ici 2050, le bilan carbone de l’aviation internationale devrait s’équilibrer pour atteindre le 0 pointé. C’est en tout cas la volonté qu’a exprimée les 193 États membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) vendredi dernier. Alors que le secteur des transports serait responsable de 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), cette mesure vient tardivement « s’aligner » sur l’accord de Paris. Mais alors pourquoi n’est-ce pas une si bonne nouvelle ? Même s’il faut souligner les avancées majeures du secteur de l’aviation que ce soit au niveau des prises de conscience et de décisions, la voie empruntée pour atteindre ce zéro émission nette d’ici 2050 s’avère discutable. En effet, le principal levier envisagé pour atteindre cet objectif est la compensation carbone, à travers le mécanisme Corsia : le régime de compensation et de réduction de GES pour l’aviation internationale. Concrètement, le secteur n’entend pas réduire ses émissions (comme il en est de coutume dans cette démarche de contribution à la neutralité carbone) mais d’encore plus compenser au travers de projets de compensation plus ou moins vertueux. « Preuve que l’industrie aérienne est peu allante sur le sujet du climat ».
Fit for 55 : des stations de recharge pour véhicules électriques tous les 60 km
Dans le cadre de sa politique de décarbonation des transports routier, le paquet de recommandations Fit For 55 prévoit d’établir des bornes de recharge électrique tous les 60 km le long de grands axes routiers. Selon la commission des transports et du tourisme, il faut pouvoir stimuler le déploiement de stations de recharge afin que l’Europe puisse atteindre ses objectifs de neutralité carbone en 2050. Au sein du même secteur, les députés européens suggèrent également de « déployer davantage de stations de ravitaillement en hydrogène le long des principaux axes de l’UE ». La commission est même allée plus loin en rédigeant une clause spécifique pour les bateaux de plus de 5000 tonnes stipulant qu’en 2030 ces navires devront utiliser l’alimentation électrique à terre lorsqu’ils seront à quai. Cela fait maintenant plus d’un an que la feuille de route de l’UE en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre s’intéresse aux transports routiers et particulièrement aux voitures individuelles. Lorsque le Parlement aura approuvé le mandat de négociation lors de la prochaine session plénière, les députés pourront entamer les négociations avec les différents gouvernements de l’UE sur la forme finale de la législation.
Pollution : « Le principe du pollueur-payeur peut devenir un permis de nuire »
Qu’il s’agisse du système d’échange de quotas d’émission (ETS) ou de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), à chaque fois, le principe « pollueur-payeur » s’applique. Selon Flore Berlingen, autrice de Permis de nuire et ex-présidente de l’ONG Zero Waste, ce précepte est même devenu : “une pierre angulaire de toutes les politiques environnementales. ». Dans cet article, l’autrice revient sur les enjeux et le devenir de ce principe vivement critiqué (trop supposé, pas assez efficace, non-démocratique, etc.).