Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Nota Climat, le nouveau « Yuka » du climat pour débusquer le greenwashing des marques
En mai 2022, Elsa Chai et Vincent Pappola ont lancé l’application Nota Climat pour informer les consommateurs sur la trajectoire des émissions de CO2 des entreprises. Ces deux anciens employés en conseil stratégique et en développement durable chez KPMG entendent fournir des informations simples et transparentes aux citoyens afin qu’ils puissent effectuer des achats en accord avec leur conscience écologique. L’intérêt de cette application est qu’elle ne restreint pas son champ d’action à un domaine particulier mais prend en compte tous les secteurs d’activités (technologie, mode, produits ménagers, hygiène, alimentaire etc.). Elle recense pour le moment 500 marques issues d’une centaine de groupes (Colgate-Palmolive, Ikea, Chanel…). De plus, Nota Climat dispose d’un système de swipe permettant à l’utilisateur d’encourager la marque, de la boycotter ou bien de rester neutre. En confrontant les entreprises directement aux réactions des consommateurs, ces deux entrepreneurs espèrent ainsi faire réagir les entreprises qui ne se sont toujours pas engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Publicité : les entreprises vont devoir justifier de leur neutralité carbone
Dans le cadre de la loi Climat et Résilience, un décret visant à préciser dans quelles conditions il sera possible de faire mention de la “neutralité carbone” d’un produit ou d’un service dans la publicité – sous toutes les formes qu’elle peut prendre (radio, télévision, emballage, etc.) – entrera en vigueur le 1er janvier 2023. Les entreprises auront donc pour interdiction de présenter un produit ou un service comme « neutre en carbone » sans respecter certains critères : un bilan carbone détaillé du produit ou du service en question ; mais aussi la publication sur leur site de “la démarche grâce à laquelle ces émissions de gaz à effet de serre sont prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées”. Toutes les données sur le produit ou le service devront également être accessibles aux consommateurs sur le site de la marque. Certaines associations jugent malgré tout le décret trop souple et réclament des critères plus exigeants.
Le Parlement européen valide le label vert de l’UE pour le gaz et le nucléaire, jugés nécessaires pour la transition énergétique
Ce mercredi 6 juillet, le Parlement européen a autorisé la mise en place du label vert, jusqu’ici réservé aux énergies renouvelables, pour le nucléaire et le gaz. Les investissements pour la production d’électricité dans des centrales nucléaires ou des centrales au gaz seront ainsi jugés durables, à condition notamment que celles-ci mobilisent les technologies les plus avancées. L’attribution du label vert permettra de mener à bien ces projets grâce à la mobilisation de fonds privés. Cette nouvelle reconnaissance de la contribution du gaz et du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique provoque cependant l’indignation d’organisations écologistes. Pour justifier l’adoption de ce texte controversé, Petr Fiala, le Premier ministre tchèque, a notamment déclaré au Parlement européen : “L’énergie nucléaire et le gaz provenant de pays sûrs seront les seuls moyens pour certains États membres d’atteindre nos objectifs climatiques communs dans les années à venir”.
La mission Magic, pour mieux comprendre les gaz à effet de serre
La mission Magic – pilotée par le CNRS et le CNES depuis 2017 – étudie les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4), sur terre et dans les airs, afin de quantifier à l’échelle mondiale ces gaz, principaux responsables du réchauffement climatique. L’originalité de cette mission repose sur l’emploi de ballons atmosphériques qui permettent d’effectuer des mesures particulières. Cyril Crevoisier, Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique, explique que « les ballons sont une composante essentielle : alors que les avions sont limités à une altitude de croisière de 7 kilomètres, 12 au maximum, ils permettent d’aller nettement plus haut et d’étudier ce qui se passe dans la stratosphère ». Une campagne de mesures aériennes a déjà été réalisée en août 2021 dans le nord de la Scandinavie. Une prochaine campagne quadrillera en octobre prochain le ciel de Reims. Ces différentes missions aériennes permettront notamment de confirmer la fiabilité des instruments de mesure dont seront équipés des satellites qui assureront, dès 2024, un suivi des émissions de CO2 dans l’atmosphère terrestre.