Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
L’avenir des projets de compensation de carbone crypto alors que Verra suspend la blockchain et la crypto tokenisation
Le certificateur des normes de crédit carbone Verra a décidé d’interdire la conversion des crédits retirés en jeton de blockchain. Cette décision a été prise alors même que la plateforme de cryptographie Toucan avait prévu d’utiliser la blockchain pour développer son système de crédits carbone. Verra considère que ce mécanisme pourrait favoriser la fraude en facilitant le double comptage des crédits carbone retirés, ce qui aurait un impact négatif sur l’environnement. Pour l’instant aucune décision n’a été prise concernant les 22 millions de crédits retirés qui se trouvaient déjà dans la blockchain. Les acteurs du marché de crypto-carbone sont en train d’étudier les solutions qui pourraient être envisagées avec Verra. Même si les performances écologiques de ce marché sont actuellement remises en cause, un meilleur encadrement du projet pourrait permettre de faire évoluer le marché des crédits carbone.
Le biochar, ce nouvel or noir pour le climat qui fait rêver les industriels de la décarbonation
Avec le développement du marché des crédits carbone, le coût de production du biochar diminue et permettrait à ce dernier de devenir un atout majeur de la lutte contre le réchauffement climatique. Produit par pyrolyse à partir de résidus de bois et de cultures sèches, le biochar est capable de stocker le CO2 pendant plusieurs centaines d’années. Ce puits de carbone a l’avantage de ne pas se dégrader ce qui lui permet de stocker définitivement 80% du gaz à effet de serre qu’il capte. La directrice générale de la start-up CarbonLoop affirme que selon sa qualité et sa teneur en carbone, “une tonne de biochar permet de piéger entre 2,5 et 3 tonnes équivalent CO2“. En plus de sa capacité de stockage, cette ressource s’auto-alimente lors de la pyrolyse en dégageant un gaz qui fait fonctionner le four. Une fois répandu sur les sols, des scientifiques ont également remarqué que le biochar agit comme un fertilisant et enrichit les terres. De nombreux atouts qui encouragent les entreprises à investir dans ce charbon végétal.
Limiter le réchauffement climatique : le captage du CO2 ne suffira pas, alertent des chercheurs britanniques
Lors d’un congrès à Londres, un groupe de scientifiques qui travaille au développement de technologies de captage et de stockage du carbone a affirmé que celles-ci ne sont pas suffisantes pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré. Selon eux, les techniques explorées actuellement sont efficaces mais elles comportent toutes des inconvénients qu’il ne faut négliger (machines énergivores, rejets inévitables de CO2, perturbation de l’écosystème, etc.). Le Royaume-Uni souhaiterait éliminer 5 millions de tonnes de gaz à effet de serre présentes dans l’air d’ici 2030 ; or cet objectif ne semble pas réalisable de par la simple mise en place de tels procédés. Le responsable scientifique au Département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales précise que : “Les technologies de captage et de stockage de carbone sont complexes et coûteuses. Et nous ne pouvons pas nous permettre de les considérer comme une alternative pour compenser les émissions de base des secteurs qui peuvent être décarbonés”.
Sommet sur l’Environnement à Stockholm, 50 ans après la première conférence de l’ONU sur ce thème
Pour la première fois depuis 50 ans, de nombreux chefs d’État se réunissent à Stockholm ce jeudi 2 et vendredi 3 juin pour un sommet sur l’environnement. En 1972, la Conférence des Nations Unis sur l’environnement avait été marquée par une première prise de conscience des enjeux climatiques ; notamment avec la mise en place de 26 principes liés au développement durable et économique. Dans un contexte de conflits inter-étatiques entre l’Ukraine et la Russie, M. Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, souligne que : “Cette guerre a démontré une chose : à quel point le monde est vulnérable avec sa dépendance aux énergies fossiles“. L’urgence climatiques, les conséquences de la pandémie de Covid-19 et le développement durable sont au cœur des discussions de ce sommet. Pour les participants, c’est un espoir de mettre en place des mesures concrètes mais les militants écologistes doutent de l’efficacité de cet évènement et dénoncent l’inaction des pouvoirs publics.