Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Changement climatique : Quatre marqueurs clés ont battus des records en 2021, alerte l’ONU
En se basant sur le rapport « État du climat mondial en 2021 » publié mercredi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’ONU alerte sur les records battus par quatre marqueurs essentiels du changement climatique : les concentrations de gaz à effet de serre, l’élévation du niveau de la mer, la température et l’acidification des océans. Le document précise que les sept dernières années ont été les plus chaudes enregistrées avec une moyenne mondiale d’environ 1,11 degré Celsius au-dessus du niveau préindustriel. En 2020, la concentration en gaz à effet de serre a atteint 413,2 parties par million (ppm) dans le monde, soit 149 % du niveau préindustriel. Quant au niveau moyen mondial de la mer, il a augmenté d’environ 4,5 millimètres par an entre 2013 et 2021. Finalement, bien que l’océan puisse absorber environ 23 % des émissions de CO2 provoquées par l’Homme, ce phénomène contribue malheureusement à son acidification. Pour répondre le plus rapidement à ces enjeux, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a imaginé cinq actions pour intensifier la transition énergétique. Pour lui, « Si nous agissons ensemble, la transformation des énergies renouvelables peut être le projet de paix du XXIe siècle ».
Climat : les quatre chantiers capitaux qu’Élisabeth Borne va devoir très vite lancer
Nommée lundi dernier, la nouvelle Première ministre va devoir s’attaquer à la planification écologique de la France. L’objectif est de réduire la production de gaz à effet de serre du pays, et ainsi, de développer l’image d’une nation française responsable. Pour cela quatre missions principales ont été fixées. Premièrement, Elisabeth Borne devra déterminer le budget 2023 en vue du projet de loi finances qui prévoit d’augmenter les subventions allouées à la transition énergétique. Dans la même lignée, elle devra préparer le vote de ce texte qui doit organiser le plan climatique jusqu’en 2027. Le troisième défi sera de mettre en place la loi de programmation énergie-climat ; celle-ci va définir les étapes à suivre pour atteindre l’objectif de neutralité carbone de l’Europe en 2050. Enfin, la dernière tâche qui attend la nouvelle locataire de Matignon va consister à modifier le plan stratégique national de la France pour la nouvelle Politique agricole commune (PAC), jugé comme trop superficiel pour amorcer la transition énergétique attendue.
La réforme du marché du carbone franchit une étape-clé au Parlement européen
Le Parlement européen a fait avancer mardi 17 mai le projet de réforme du marché du carbone grâce au vote d’une commission. Celle-ci prévoit différentes mesures pour répondre aux objectifs de réduction d’au moins 55% en 2030 par rapport à 1990 des émissions de gaz à effet de serre de l’Union Européenne . Le marché du carbone devrait ainsi s’élargir aux transports routiers et maritimes, ainsi qu’aux bâtiments professionnels d’ici à 2025. La commission souhaite également avancer la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’UE qui concernerait notamment les produits importés. La suppression des quotas gratuits aux entreprises européennes est quant à elle envisagée dès 2030. Les particuliers ne devraient pas être concernés par ces taxes avant 2029 en raison de la crise des cours de l’énergie. Des négociations avec les États membres sont planifiées pour envisager l’application prochaine de ces mesures.
La sobriété, un levier de plus en plus crédible pour atteindre la neutralité carbone
La sobriété est une notion qui a récemment émergé dans les rapports des institutions environnementales. Parfois pointée du doigt, elle reste cependant l’un des meilleurs leviers pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et doit à ce titre être incluse dans notre quotidien. Le dernier rapport du GIEC estime que la sobriété pourrait même contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre mondiales de 40 à 70% d’ici le milieu du siècle. Différents gestes et initiatives peuvent être appliqués pour répondre à cet objectif : utiliser des moyens de transports plus verts, relocaliser nos achats ou encore réduire notre consommation de viande. Or, plusieurs limites mettent à rude épreuve le développement de la sobriété dans notre quotidien. D’après un sondage de l’Ademe, tous les citoyens ne semblent pas encore prêts à modifier profondément leurs modes de vie en faveur de la planète. De plus, il faut prendre en compte la question de la justice sociale ; beaucoup d’inégalités de consommation d’énergie perdurent encore. L’Ademe a enfin tenu à souligner que “la sobriété (énergétique) n’est pas synonyme de décroissance”. Différentes solutions permettraient d’allier confort, réindustrialisation et résilience.