Revue de presse #162 du Capitaine
Revue de Presse

Revue de presse #162 du Capitaine

4 min. de lecture

Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

IA : Que consomme vraiment la tendance des “starter packs” ?

Starter Pack de Thomas Pesquet, accompagné de son post qui dénonce le coût environnemental de cette mode.

Impression écran du post de Thomas Pesquet sur la trend des Starter Packs.

Le site linfodurable.fr revient sur les fameux starter packs qui ont pullulé ces dernières semaines. Cette mode qui consiste à générer sa figurine accompagnée d’objets symboliques grâce à l’IA, s’est répandue comme une traînée de poudre sur le web, sauf que ce type d’engouement n’est pas sans conséquence sur la planète. Même si cela reste compliqué d’évaluer précisément le coût environnemental d’une image générée par IA (les entreprises d’IA génératives restent très opaques sur leur consommation énergétique), on peut tout de même faire des estimations. Par exemple, la chercheuse canadienne Sasha Luccioni fait un comparatif de la consommation énergétique de la génération d’image avec celle du chargement d’un smartphone. Dans son étude intitulée “Power Hungry Processing”, elle estime que la génération d’un seul visuel par le “modèle de génération d’image le moins efficace” consomme l’équivalent d’une demi-charge de smartphone. Dit comme ça, cela ne paraît pas si énorme sauf qu’il faut mettre cette estimation à l’échelle du nombre d’utilisateurs qu’amplifient les trends comme le starter pack ou les images façon Studio Ghibli. “Cette utilisation massive, couplée aux besoins toujours plus importants des nouvelles technologies, entraîne une augmentation majeure de la demande en électricité des data centers, ces centres de stockage des données.” précise l’article de linfodurable.  

“Des horizons inconnus” : 84 % des récifs coralliens touchés par un épisode de blanchissement inédit

Des coraux blanchis.

Photo de John Cutting sur Unsplash.

Sous l’océan, les nouvelles sont inquiétantes pour la biodiversité. Depuis janvier 2023, un épisode de blanchissement des coraux est en cours, et il impacte désormais 84 % des récifs coralliens du monde. Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, c’est l’épisode “le plus massif jamais enregistré” et c’est déjà le deuxième en seulement une décennie. Les derniers épisodes de blanchissement enregistrés à l’échelle mondiale avaient touché 21 % des coraux en 1998, 37 % en 2010 et 68% en 2017. Les scientifiques sont très inquiets car si normalement les coraux ont la faculté de se régénérer une fois qu’ils ne sont plus sous pression, le changement climatique et les activités humaines (pêche, pollution, tourisme de masse) rendent plus intenses et plus fréquentes ces pressions sur les coraux. En conséquence, le corail a de plus en plus de mal à se régénérer et son avenir devient vraiment incertain.

Les médias, partie intégrante de la lutte contre le changement climatique ?

Pancarte de manifestation indiquant : ECO not EGO

Photo de Markus Spiske sur Unsplash.

Le site Le Connecteur a publié cette semaine un article compte-rendu de la table ronde de Déborah Adoh qui avait lieu le 25 mars 2025 au KAP Learning de Clermont-Ferrand, sur un sujet clef : comment les médias traitent de l’écologie et comment améliorer la vulgarisation scientifique auprès du grand public. Premier constat, les crises environnementales sont très peu relayées par les médias : le sondage réalisé par l’Observatoire des médias sur l’écologie est sans appel, puisqu’il n’y a que 3,7 % de ces sujets qui arrivent à se faire une place dans les médias. À cette visibilité très faible des crises de la biodiversité, du changement climatique et des ressources naturelles, s’ajoute une propension à aller vers le spectaculaire : si on a des images d’inondation, de tremblement de terre ou d’incendie, les journaux en parleront, en revanche les sujets écologiques de fond sont beaucoup plus rares dans les médias. Pour autant, la question de l’éducation sur l’écologie est fondamentale et les médias ont évidemment un rôle majeur à jouer pour informer au mieux le public. Selon les invités de la table ronde, les journalistes devraient donc s’informer eux-mêmes, s’éduquer à mieux récolter la parole des scientifiques pour ensuite transmettre une information à la fois compréhensible et juste.

Recycler les déchets plastiques et le CO₂ en nouveaux matériaux : une piste sérieuse pour le climat ?

Des déchets plastiques sur le sable, classé par couleur vert/bleu/orange/rouge. On peut distinguer un briquet, une brosse à dents et d'autre bouts de plastiques.

Photo de Jas Min sur Unsplash.

Terminons par une nouvelle scientifique plutôt réjouissante ! On le sait le plastique est particulièrement fustigé pour son impact délétère sur l’environnement. De sa production à son élimination en passant par son utilisation, la chaîne de valeur du plastique est responsable d’environ 4,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), sans compter ses effets néfastes sur la biodiversité marine. Pour l’instant aucune solution, même le recyclage, n’a un réel effet sur la réduction de son impact, et c’est justement cette problématique que souhaite traiter le programme de recherche ambitieux : Pluco (pour Plastic Waste Upcycling by CO₂ Valorization). Olivier Coulembier, chercheur à l’ Université de Mons, résume ce projet scientifique qui pourrait à la fois limiter la pollution plastique et en même temps stocker du CO2 : “L’enjeu : concevoir de nouveaux matériaux piégeant du CO2 à partir de déchets plastiques, tout en s’assurant que ce CO2 soit très peu relâché à l’échelle humaine. L’une des voies que nous explorons est la transformation du CO2 en produits carbonatés. Ces derniers trouvent des applications industrielles variées comme les batteries, les plastiques biodégradables ou encore les revêtements. Cette approche représente une alternative durable aux produits dérivés du pétrole, et permet de convertir pas moins de 500 kg de CO2 par tonne de dérivés carbonatés produits.”

Vous aimerez aussi

Vectura System - Entretien avec une startup engagée

Vectura System - Entretien avec une startup engagée

Chaque jour, des entreprises françaises s'impliquent activement dans la transition écologique. Des entrepreneurs engagés et engageants mènent diverses actions en faveur de la protection de la biodiversité, de la réduction de nos émissions de GES tout en promouvant un mode de vie plus durable. En tant que média d'information, notre mission est aussi de vous [...]
Revue de presse #164 du Capitaine

Revue de presse #164 du Capitaine

Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Revue de presse #163 du Capitaine

Revue de presse #163 du Capitaine

Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.