Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Revue de Presse #152 du Capitaine
Ecoutez le podcast de Capitaine CarboneGreen IT révèle quels sont les impacts environnementaux du numérique
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L’association Green IT a publié le 4 février dernier son étude sur les impacts environnementaux du numérique dans le monde, et sonne l’alarme. D’après ce rapport, le numérique représente l’équivalent de 40 % du budget d’émissions de gaz à effet de serre d’un internaute en moyenne. On parle ici d’un budget carbone par habitant qui permettrait de rester sous la barre des 1,5°C de réchauffement fixé par l’Accord de Paris. Autrement dit, cela signifie que la consommation du numérique prend une place hallucinante dans notre empreinte carbone si on le compare aux besoin primaires comme manger, boire et se loger. Il faut dire qu’aujourd’hui un internaute a en moyenne 6 appareils connectés à Internet chez lui, et que la première cause d’émissions de gaz à effet de serre du numérique, est précisément la production des équipements numériques. D’autre part, avec la digitalisation croissante en Afrique et en Asie, il y a aujourd’hui 5 milliards de personnes connectées à Internet, un chiffre qui a augmenté de 30% en seulement 4 ans.
À +2 °C, trois fois plus de régions seront touchées par des chaleurs insoutenables
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Une autre étude, publiée elle aussi le 4 février dans Nature Reviews Earth and Environment, annonce que les zones, où la planète va devenir invivable à cause des épisodes de canicule, vont s’élargir dans les prochaines décennies. L’étude indique qu’à ce jour les endroits dans le monde où les vagues de chaleur représentent un danger pour des personnes adultes en bonne santé correspondent à 2 % des terres continentales. Si le réchauffement climatique monte à 2°C, cela grimperait à 6 % d’ici une vingtaine d’années, soit la surface d’un pays comme les Etats-Unis. Pour les personnes fragiles de plus de 60 ans, les risques sont encore plus grands, puisque c’est 1/3 des terres qui deviendraient dangereuses pour eux en cas d’un réchauffement de 2°C, contre un cinquième aujourd’hui.
Voici l’enseigne de mode où les Français ont le plus dépensé d’argent en 2024
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Même si on sait parfaitement que Shein = catastrophe environnementale, sanitaire et sociale, le géant chinois de la fast fashion n’en finit pas de faire des adeptes, puisque c’est l’enseigne de mode «où les Français ont dépensé le plus en 2024», d’après l’étude de Joko sortie fin janvier. Shein passe devant la plateforme de seconde main Vinted, viennent ensuite les marques Kiabi, Intersport et Zara. Les ventes de Shein ont explosé avec une hausse de 58% en France entre 2023 et 2024. D’après le PDG de La Poste, Philippe Wahl qui s’était exprimé lors d’une audition parlementaire, les sites Temu (autre géant chinois mais généraliste) et Shein sont à l’origine de 22 % des colis qui transitent par La Poste. En mars 2024, une proposition de loi a été adoptée par l’Assemblée nationale française pour réduire l’impact environnemental de ces marques chinoises qui produisent à tour de bras et utilisent des produits toxiques dans leur fabrication, en actionnant des leviers pour les rendre moins attractives. Ce texte est toujours en attente pour passer devant le Sénat.
Manger moins de viande : la solution viendra de l’offre
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Moins consommer de viande serait aussi une bonne idée pour réduire l’empreinte carbone en France, et pour ce faire l’Iddri (l’Institut de développement durable et des relations internationales) recommande un changement total de paradigme : « Ces dernières années, on était dans un modèle où on mettait beaucoup de responsabilité sur les épaules des consommateurs, en attendant qu’ils changent de régime alimentaire pour changer le système industriel. C’est une approche qui a eu des effets, avec par exemple une vision positive des régimes flexitariens (qui autorise une consommation occasionnelle de chair animale). Mais ça ne suffit pas, et scientifiquement tout ne peut pas reposer sur les envies individuelles.», expliquait Mathieu Saujot, chercheur à l’Iddri lors d’une présentation à l’Hôtel de l’industrie ce lundi 3 février. Après 4 années de recherche avec l’Institut économique pour le climat (I4CE), le think tank Iddri a élaboré le scénario TRAMe2035 en partant du principe qu’une baisse de 15% de la consommation de viande en France d’ici 2035, était tout à fait réalisable. Pour ce rapport, l’idée de base est d’adapter les efforts à demander en fonction de 12 groupes sociaux identifiés par les chercheurs pour une cartographie simplifiée de la société française. En fonction de ces groupes, le rapport propose d’agir sur différents leviers comme le prix, la publicité ou encore les représentations culturelles. Par exemple, selon ce scénario prospectif, l’effort le plus grand serait demandé aux familles aisés très diplômés qui pourraient diminuer de 33 % leur consommation de viande d’ici dix ans.