Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
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Revue de Presse #128 du CapitaineJeux Olympiques Paris 2024 : après 3 ans d’annonces, qu’en est-il de la stratégie carbone de l’évènement ?
L’objectif du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) était initialement de viser une contribution positive pour le climat. Mais cette stratégie carbone très ambitieuse a surtout été qualifiée de greenwashing par de nombreuses ONG. Le COJO a donc changé son fusil d’épaule en annoncant un objectif plus réaliste : réduire de moitié les émissions de CO2 par rapport aux éditions précédentes. Dans ce but, Paris 2024 a mis en place diverses initiatives comme l’utilisation d’infrastructures temporaires ou existantes pour réduire les émissions de GES liées à la construction de nouveaux sites qui seront raccordés à un réseau d’électricité alimenté par énergies renouvelables. Les repas seront aussi le plus vert possible avec un système de restauration plus durable. Toutefois il reste des points de frictions, notamment des partenariats avec des entreprises qui n’ont pas toujours brillées par leurs engagements environnementaux.
Déchets radioactifs : plongée au cœur de Cigéo, projet colossal d’enfouissement
Enfouir profondément 83 000 m³ de déchets radioactifs, c’est ce que cherche à accomplir le projet Cigéo dans la Meuse d’ici l’horizon 2035-2040. L’initiative en est pour l’instant au stade de recherches afin de savoir si ces murs sauront résister à 100 000 années de radioactivité. Le site abrite en ce moment le laboratoire de l’Andra (l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) qui analyse les propriétés de la roche à plus de 490 mètres de profondeur pour répondre à cette question. Le projet, déclaré d’intérêt national, est également en cours de demande d’autorisation de création (DAC) auprès du ministère de la Transition écologique. Certaines problématiques subsistent, notamment du côté des association antinucléaires qui demandent une prolongation de deux ans à son instruction et critiquent le dossier et son “illisibilité”, soulignant les risques liés aux bouleversements climatiques et aux méthodes de creusement.
Le NAONED se prépare pour sa transition énergétique bas carbone
Rendre la pêche plus responsable, c’est l’ambition du projet “Hybridation Bas Carbone” piloté par le Comité Régional des Pêches et le Comité Régional des Pêches Maritimes & des Élevages Marins de Bretagne. Cette décarbonisation de la pêche résulterait du dimensionnement d’un système hybride parallèle sur-mesure selon l’exploitation spécifique du bateau. Le projet est en phase d’étude de faisabilité sur un navire NAONED avec notamment l’élaboration d’un jumeau numérique sur 6 à 8 mois, afin d’identifier les meilleurs angles d’approches à la conception de cette nouvelle technologie. Le projet va “permettre de réduire nos émissions de carbone mais également de faire de substantielles économies. Avec une consommation de 450 000 l de gasoil par an, 10% de réduction ce sont plus de 45 000 euros d’économie.“, explique l’armateur Éric Guyniec.
Microsoft achète 500 000 tonnes de crédits carbone pour compenser ses émissions
Microsoft cherche à compenser ses émissions en achetant 500 000 tonnes de crédits carbone. Pour ce faire, le géant du numérique a fait appel à 1PointFive, filiale d’Occidental Petroleum qui indique que cet achat de crédits CDR (Crédits d’élimination du dioxyde de carbone), via une technologie de captage direct de carbone dans l’air (DAC), est un record. En effet, Amazon avait ouvert le bal en 2023 en achetant 250 000 crédits carbone auprès d’1PointFive mais sur une période de 10 ans. Cette initiative de Microsoft intervient alors que ses émissions sont en hausse (29% de plus en l’espace de 3 ans), notamment à cause du développement de l’IA générative. Rappelons que Microsoft, tout comme Google, s’est engagée à atteindre zéro émission nette de CO2 d’ici à 2030.