Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
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Revue de Presse #115 du Capitaine“Banque du climat” : la BPI agrandit sa boîte à outils à 35 milliards d’euros pour la transition écologique des entreprises
La Banque Publique d’Investissement (BPI) a doublé son engagement financier pour la transition écologique des entreprises, portant son plan climat à 35 milliards d’euros jusqu’en 2028. Après avoir déployé avec succès 20 milliards d’euros depuis 2020, la BPI a soutenu 6 600 entreprises et financé 670 volontariats territoriaux pour la transition écologique. Elle a également investi 8,5 milliards d’euros dans 2 750 greentechs et fourni 6,5 milliards d’euros pour 550 projets d’énergies renouvelables. Pour la période 2024-2028, la BPI s’est donné pour objectif d’accélérer la décarbonation en accompagnant 20 000 PME et ETI, et en offrant 1 milliard d’euros de garantie verte annuelle. En parallèle, elle introduit trois nouveaux produits financiers pour soutenir l’industrie verte et la nouvelle industrie, en partenariat avec l’Ademe. Cependant, des coupes budgétaires imposées par l’État pourraient réduire certaines subventions, malgré l’engagement de la BPI en faveur de la transition écologique.
Impact40, le CAC40 des entreprises de la transition écologique et sociale dévoilé
Impact40/120, lancé le 26 mars lors du salon ChangeNOW, est un indice inspiré du CAC40, conçu pour valoriser les entreprises engagées dans la transition écologique et sociale en France. Contrairement aux indices financiers traditionnels qui se concentrent principalement sur la performance économique, Impact40 sélectionne ses lauréats sur la base de leur impact social et environnemental. Conçu par le Mouvement Impact France, cet indice met en avant 40 entreprises leaders dans l’économie circulaire, la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité, et les initiatives sociales. En plus de ces 40 entreprises, l’Impact120 identifie 80 autres entreprises à suivre pour leur impact positif. L’indice vise à promouvoir une économie alignée sur des valeurs écologiques et sociales, en attirant l’attention des financeurs sur des entreprises économiquement pérennes et engagées dans la transition durable. Les entreprises de l’Impact40/120 bénéficient d’un accompagnement spécifique, incluant une aide au développement et une évaluation de leur impact par le Boston Consulting Group. Sélectionnées parmi les jeunes entreprises de la transition écologique et sociale, ces organisations se distinguent également par une gouvernance inclusive, avec une forte représentation féminine et un statut d’entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) pour un grand nombre d’entre elles.
En matière de RSE, des salariés encore trop peu informés
Une étude de l’Ifop pour Diot-Siaci Institute révèle que 38% des salariés du secteur privé en France ne connaissent pas la notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et seulement 49% considèrent que leur entreprise s’engage dans cette démarche. L’étude révèle par ailleurs que les jeunes, les cadres, et les salariés d’Île-de-France et de grandes entreprises sont les plus informés. Les conditions de travail et la protection de l’environnement sont perçues comme les principaux enjeux de la RSE. Cependant, l’amélioration du quotidien au travail est jugée plus prioritaire que la lutte contre le réchauffement climatique. Les salariés voient l’État, plus que les entreprises ou eux-mêmes, comme responsable du changement climatique. Bien que l’engagement des entreprises en matière de RSE soit considéré comme insuffisant, ceux dont l’entreprise agit effectivement sur les enjeux RSE ont une vision plus positive, surtout si la démarche est structurée par une charte et communiquée en interne.
Procès en appel historique : Shell face à des ONG pour inaction sur le climat
Shell, de nouveau confronté aux ONG environnementales. Cette fois-ci, c’est lors d’un procès en appel aux Pays-Bas, où des ONG accusent le géant pétrolier anglo-néerlandais de ne pas respecter un jugement de 2021 exigeant une réduction de 45% de ses émissions de CO2 d’ici 2030. Ce jugement, qualifié d’historique, avait été salué comme une première contrainte judiciaire alignée sur l’Accord de Paris. Shell, qui a investi dans des projets pétroliers et gaziers, conteste l’efficacité de la décision et son impact sur le climat d’investissement néerlandais. Les ONG, soutenues par une étude, affirment que Shell augmente ses investissements fossiles et réduit ses ambitions climatiques. La décision de la cour d’appel est attendue dans les trois prochains mois. À noter qu’en interne 74 % des salariés ont le sentiment que l’entreprise se positionne suffisamment sur les enjeux environnementaux. Enfin, 59 % considèrent que l’entreprise est à l’écoute sur ces sujets.