Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de près de 5 % en France en 2023
Le Capitaine commence cette revue de presse par une bonne nouvelle assez importante pour être soulignée (comme quoi ça arrive). En 2023, la France a enregistré une baisse significative de 4,8% de ses émissions de gaz à effet de serre, une performance saluée et qualifiée de “record” par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique : « C’est la preuve que la planification écologique, les mesures qui sont engagées commencent à produire des effets ». Cette diminution concerne tous les secteurs et représente une avancée majeure dans les efforts écologiques du pays. Comparativement à 2022, où la baisse était de 2,7%, cette progression est remarquable. Comme le rappel le ministre, il est crucial de réduire drastiquement l’utilisation des énergies fossiles pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’accord de Paris. Le CO2 provenant principalement des énergies fossiles et de la déforestation, cette baisse des émissions est un pas important dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Ces entreprises de l’Eure donnent des outils pour réduire son empreinte carbone
À Vernon, dans l’Eure, Concept cuisines by Adel et Adel électricité se positionnent en précurseurs de la transition écologique en se concentrant sur les énergies renouvelables depuis juillet 2022. Dans leur démarche de contribution à la neutralité carbone, ces entreprises se sont engagées à réduire leurs émissions. Pour ce faire, elles ont commencé par réaliser un bilan carbone et ont formé un collectif : Act’Eure de la transition, pour fournir des outils de stratégie bas carbone aux entreprises adhérentes. Comme l’explique Adrien Chauvency, cogérant des deux sociétés de Vernon : « Nous allons encourager la sobriété dans les prochaines années. Aujourd’hui, des aides existent notamment de l’État, de la Région… Et l’énergie commence à coûter cher. Donc forcément, se tourner vers des systèmes d’énergies renouvelables devient pertinent. Comment convaincre notre clientèle à se lancer ? En leur parlant de retour sur investissement tout en proposant des solutions sur la durée. ». Ce projet promeut la sobriété énergétique et propose des solutions durables en énergies renouvelables, telles que des climatisations réversibles, des pompes à chaleur, et des panneaux photovoltaïques conformément au savoir-faire des deux entreprises.
Publication du guide SBTi : renforcer l’ambition climat des entreprises
Le 14 mars dernier, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France a lancé le guide SBTi : renforcer l’ambition climat des entreprises, destiné à encourager les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à adopter des stratégies climatiques alignées sur les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050. Selon Nils Pedersen, délégué général du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France : « Il s’agit maintenant d’accélérer : augmenter le nombre d’entreprises engagées dans l’initiative, et ce, sur tous les continents, accélérer la réduction des émissions dans les chaînes de valeur, accélérer la prise en compte des spécificités sectorielles. ». Pour rappel, l’initiative Science Based Targets (SBTi) joue un rôle clé en développant des outils et normes pour toutes les entreprises souhaitant l’action climatique. Fin 2023, 4 205 entités du monde entier avaient leurs objectifs de réduction validés par SBTi. Un chiffre qui démontre l’importance d’accélérer l’engagement des entreprises dans l’initiative, d’intensifier la réduction des émissions et de prendre en compte les spécificités sectorielles pour éviter le greenwashing et atteindre la neutralité carbone espérée d’ici à 2050.
Crédits plastiques, océans, forêts, pandas : la compensation carbone à toutes les sauces
Les crédits carbone ont inspiré la création de divers crédits environnementaux, tels que les crédits plastiques, visant à protéger les océans, forêts, et espèces comme les pandas. Ces crédits permettent aux entreprises de financer des projets de collecte et de recyclage du plastique, principalement dans les États sans système de gestion des déchets, afin de réduire leur empreinte plastique. Il est cependant crucial que ces crédits ne soient pas perçus comme des permis à polluer, mais plutôt comme une dernière mesure après avoir évité et réduit ses émissions de GES. Des critiques soulignent que les crédits plastiques pourraient décourager la réduction des déchets en créant une incitation financière à continuer de produire et de consommer du plastique. Parallèlement, des crédits liés à la biodiversité émergent, bien que le marché reste non régulé et moins formalisé que celui du carbone. Des initiatives comme le programme Nature Impact du WWF visent à protéger la biodiversité avec une approche qualitative, évitant la spéculation et la compensation. Comme le souligne Jean Burkard, directeur du plaidoyer au sein du WWF France : « Notre ambition est de démontrer qu’il est possible de faire des crédits biodiversité – nous préférons parler de certificats. ».