Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Écouter la version sonore
Revue de Presse #106 du CapitaineFestival de BD d’Angoulême 2024. La bande dessinée écolo essaierait-elle de sauver la planète ?
Le neuvième art au service de la cause écologique ? Derrière le succès de la BD Le Monde sans Fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, se cache une tendance plutôt marquée au Festival de BD d’Angoulême 2024. Les artistes utilisent la bande dessinée pour aborder les enjeux écologiques, touchant tour à tour la raison et le cœur des lecteurs. Pour Amélie Mougey, rédactrice en chef de La Revue Dessinée, la crise climatique et plus largement l’écologie est “le sujet du siècle, en termes d’enjeux”. À sa manière, elle s’efforce de mettre en avant des récits qui traitent de ces sujets comme le démontre Vertige, Dix ans d’enquêtes sur la crise écologique et climatique, une bande dessinée parue fin 2023 qui regroupe dix récits d’enquête accessibles et palpitants comme celui des Algues vertes, de la chlordécone, ou encore des secrets de Total. Au lieu de dénoncer, d’autres artistes préfèrent travailler sur les imaginaires. Tel est le cas de l’artiste Lomig avec son ouvrage Au cœur des solitudes, qui cherche à émerveiller et à changer le regard sur la nature. La bande dessinée devient ainsi un moyen de partager des visions du monde, tout en suscitant des émotions fortes et influençant la conscience environnementale.
VIDEO – La Fabrique des Possibles aide les entreprises dans leurs démarches écologiques à Montpellier
Installée au sein du tiers-lieu The Island à Montpellier, la Fabrique des Possibles offre un accompagnement aux entreprises et collectivités locales pour réduire leur empreinte carbone. Initialement lancée par Adrien Conty avec l’aide de deux autres collaborateurs, l’entreprise compte aujourd’hui 5 salariés. La Fabrique des Possibles a pour mission de sensibiliser les acteurs du tissu économique local par le biais d’ateliers, de conférences, et les aide à mettre en place des initiatives de décarbonation. “L’idée c’est déjà d’expliquer, car même si on parle beaucoup d’environnement dans la société aujourd’hui, tout le monde ne sait pas toujours vraiment de quoi on parle” explique Adrien Conty. Elle travaille avec des entreprises, dont Reparstore à Montpellier, et collabore avec des collectivités, notamment la Métropole de Montpellier. Elle s’inscrit également dans un réseau national, le collectif Open Lande qui regroupe des sociétés similaires basées à Nantes, en Bretagne et à Biarritz renforçant ainsi son impact sur le territoire. En parallèle, la Fabrique des Possibles a une branche associative dédiée aux conseils aux particuliers.
À la Société Générale, Romane Anquetil agit pour que les salariés pensent écologie
Coup d’œil sur Romane Anquetil, 25 ans, distinguée parmi les “leaders positifs” de 2024 par “Les Echos START”. Cette jeune chargée de mission RSE au sein de la Société Générale, sensibilise ses collègues aux enjeux sociaux et environnementaux. Son engagement écologique, influencé par son père agriculteur, s’est renforcé lors d’une année d’études en Allemagne en 2019 où elle explique avoir fait une crise d’éco-anxiété :“De là est née une volonté de parler des sujets environnementaux à mon entourage, d’extérioriser ce que je ressentais.” Après avoir participé à la définition du projet RSE de l’entreprise, Romane Anquetil est désormais chargée de le diffuser auprès des 3.000 salariés de l’entreprise. L’objectif est d’intégrer durablement ce projet dans chaque métier comme un réflexe inné. D’ici à 2025, tous les salariés auront suivi au moins six formations de 30 minutes à 1 heure sur des sujets relatifs à la biodiversité, le numérique responsable ou encore l’économie circulaire.
Le monde du travail face à l’urgence écologique
Dans un contexte où 90% de la population tire ses revenus du travail, la réflexion sur la transition écologique des emplois gagne en importance. Les étudiants expriment de plus en plus le désir de travailler dans des secteurs alignés sur la transition. À l’aide d’un récent sondage, Marine Le Lan, membre du collectif Pour un réveil écologique souligne que 70 % de la nouvelle génération est prête à renoncer à des emplois ne tenant pas compte des enjeux écologiques. De son côté, la sociologue Liza Baghioni alerte sur le fait que les emplois verts représentent une part relativement faible du marché, bien que la demande pour les compétences liées à l’environnement soit en croissance. “Dans le scénario le plus favorable qui est présenté aujourd’hui par la stratégie nationale bas carbone, nous sommes dans une fourchette entre 200 000 et 500 000 emplois en 2050.”, indique Antoine Durand, responsable Transition écologique et emplois au Réseau Action Climat.