Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Les spécialistes des cryptomonnaies s’intéressent désormais au marché du carbone
Les bitcoins ou cryptomonnaies vont-ils rendre plus transparent le marché de la compensation carbone volontaire ? En transformant les crédits carbones en bitcoins, l’objectif est d’aller vers un système plus “transparent, numérique et neutre”. Aujourd’hui, le prix des crédits carbones est très variable, étant donné que le marché de la compensation carbone volontaire n’est soumise à aucune réglementation. Des initiatives comme le projet KLIMA, rachètent des bitcoins correspondant à des crédits carbones et les stockent pour spéculer et ainsi faire grimper leurs prix. Le but affiché étant de débloquer plus de fonds pour financer des projets de séquestration ou de captation carbone, puisque la valeur des crédits carbone va augmenter sur le marché. En rendant les projets de compensation plus rentables, Klima pense que cela permettra aussi d’en lancer davantage. Toutefois, le système des bitcoins est très énergivore, il est même considéré comme un “désastre écologique” par beaucoup de spécialistes. Son utilisation pour réguler un marché destiné à des projets positifs pour l’environnement, semble donc contradictoire, voire contreproductif. L’argument de la “transparence” est aussi mis à mal par le fait que les financeurs de Klima sont anonymes, ou que des milliardaires qui spéculent sur ce marché des bitcoins associés aux crédits carbones ne révèlent pas le montant de leurs bénéfices.
« Nous sommes en train de perdre nos océans » : records historiques de température en 2021
La chaleur observée dans les profondeurs marines inquiètent les chercheurs. L’année 2021 a battu des records de température en mer, d’après les données qui viennent d’être révélées par l’Académie des sciences chinoise et par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). La température moyenne relevée dans les océans, (entre 150 et 450 mètres de profondeur) affiche 14,4 °C. En l’an 2000, elle n’était que de 13,8 °C. La chaleur des océans étant un indicateur très important du réchauffement climatique causé par l’activité humaine, cette canicule sous marine n’est pas à prendre à la légère. Les conséquences pourraient se traduire par la fonte des banquises réchauffées par en dessous, et par l’élévation du niveau de la mer. Les chercheurs soulèvent un autre facteur préoccupant : si l’océan se réchauffe, il aura de moins en moins la capacité d’absorber le CO2 présent dans l’atmosphère.
Je suis climatologue. Don’t Look Up capture la folie que je vois tous les jours
Le film Don’t Look up. Déni Cosmique, mettant en scène deux chercheurs incarnés par Léonardo Di Caprio et Jennifer Lawrence tentant en vain d’alerter le monde qu’une météorite tueuse de planète va bientôt arriver sur Terre, a trouvé de l’écho chez certains climatologues qui se sont identifiés aux personnages du Dr. Randall Mindy et Kate Dibiasky. Le film d’Adam McKay, satire allégorique dans laquelle la météorite représente le réchauffement climatique, dénonce notamment le scepticisme et l’inaction de la classe politique, pourtant alertée par des scientifiques présentant des preuves indéniables d’une catastrophe pour l’humanité. Dans le journal The Guardian, Peter Kalmus, climatologue américain célèbre pour sa bataille acharnée contre l’utilisation à outrance des énergies fossiles, s’est servi de ce film comme prétexte pour exprimer sa propre frustration d’être ignoré par les puissants de ce monde. En France, Jean-Marc Jancovici, s’est joint à la voix de Peter Kalmus, en affirmant que le film Don’t look up. Déni Cosmique reflète parfaitement le fossé actuel entre les inquiétudes des scientifiques sur les prochaines conséquences du réchauffement climatique, et l’inertie des politiques mondiales privilégiant la croissance économique à l’action écologique.
Project Vesta : du sable vert pour inverser le réchauffement climatique
Capitaine Carbone s’est intéressé de plus près cette semaine à l’initiative de l’ONG Project Vesta, dont l’objectif est de déposer un sable composé d’olivine sur les plages afin accélérer la capacité de l’océan à capter et séquestrée le CO2. Comment fonctionne cette solution ? Est-elle réellement efficace ? Quels sont les effets négatifs possibles ? Capitaine Carbone vous présente ce projet sous toutes ses coutures.