La Revue de Presse #4 du Capitaine
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La Revue de Presse #4 du Capitaine

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Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

Climat : le « net zéro » vu de la fenêtre des patrons

80% du CAC40 ont des objectifs climatiques validés par l’iSBT

Plus de 5500 entreprises dans le monde se sont déjà engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Et la France n’est pas en reste. 23 groupes ont réussi, dont Danone et L’Oréal, à décrocher un A climatique au très exigeant classement de l’ONG Carbon Disclosure Project. Selon Michel Fredeau, responsable mondial du sujet climat au Boston Consulting Group : « Les grandes entreprises françaises ont beaucoup avancé sur les leviers de décarbonation les plus faciles, et elles commencent à mesurer la complexité des réponses à apporter au défi climatique ». Un défi qui crée peu à peu une effervescence chez les acteurs privés, conscients qu’un engagement réel ne pourra se faire qu’au prix de changements radicaux, à commencer par la redéfinition des modèles économiques actuels.

Bruxelles envisage 10 ans d’emprisonnement pour les dommages environnementaux graves 

Les crimes environnementaux comprennent le trafic illicite de déchets et d’espèces sauvages, les infractions liées à la pollution et le commerce illicite de substances dangereuses.

La criminalité environnementale est considérée par la commission européenne comme la quatrième activité criminelle au monde derrière le trafic de stupéfiants, la traite des êtres humains et la contrefaçon. Les sanctions actuelles, définies par une directive de 2008 sont cependant jugées comme insuffisantes : « Trop souvent en Europe, il n’existe pas de véritable sanction pour les crimes environnementaux. Les auteurs de ces crimes peuvent rester impunis et il y a trop peu de mesures incitant à respecter la loi » rappelle ainsi Virginijus Sinkevičius, commissaire européen à l’environnement. La proposition de révision du texte envisage donc une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans si l’infraction est susceptible de causer ou a causé la mort ou si elle a provoqué des blessures graves. Les personnes morales seraient également visées par cette nouvelle directive. Une sanction financière égale à 5% du chiffre d’affaire global de l’entreprise pourrait être prononcée en cas de dommages environnementaux graves et avérés. 

Réchauffement climatique : la technologie suffira-t-elle à régler le problème ?

Image de Tim Mossholder sur Unsplash

L’idée selon laquelle les innovations technologies permettront de répondre à elles seules au problème du réchauffement climatique est un discours relayé aujourd’hui par une majeure partie de la classe politique française mais aussi par certains milliardaires comme Bill Gates. Pourtant selon Julian Allwood, chercheur en ingénierie à l’université de Cambridge et co-auteur du cinquième rapport du GIEC, l’efficacité d’une solution entièrement technologique n’est pour l’instant corroborée par aucune étude scientifique : « La technologie ne résoudra pas le changement climatique parce qu’elle ne peut pas être déployée à l’échelle suffisante dans les temps ». Jean-Marc Jancovici, membre du Haut Conseil sur le climat, partage l’avis de son homologue britannique : “Le discours sur la négation du problème, le climatoscepticisme, a quasiment disparu de la sphère médiatique, mais le déni a basculé vers une excessive facilité à régler le problème par la seule technique.” Il reconnaît que la principale difficulté d’un recours aux seules méthodes technologique reste le facteur temporel. La promotion du tout-technologique reste pourtant encouragée par ce que Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l’environnement désigne comme une « vision phasée » de l’utilisation des énergies. Une croyance selon laquelle une nouvelle source balaierait systématiquement la précédente pour prendre sa place. Or, comme le rappelle le chargé de recherche au CNRS : « Le capitalisme n’a jamais fait une transition énergétique et on ne s’est jamais débarrassé d’une source d’énergie. À chaque fois, les nouvelles énergies s’assoient sur une consommation très importante des anciennes ». Un constat auquel vient s’ajouter l’« effet rebond ». Ainsi à mesure que la technologie permet de réaliser des économies d’énergie, une augmentation des usages est également observée, de sorte qu’elle crée une hausse de la consommation d’énergie et donc un effet contraire à celui attendu de base. Céline Guivarch, auteure du volet « atténuation » du prochain rapport du GIEC, évoque le caractère pour l’instant limité des solutions d’innovation relatives à la captation du CO2 dans l’air, tout en mettant en garde contre une vision polarisante et simpliste qui viendrait opposer « la technologie d’un côté et la sobriété de l’autre ». Un avis partagé par Fabrice Boissier, directeur général de l’ADEME (qui a dévoilé fin novembre quatre scénarios pour que la France atteigne la neutralité carbone en 2050) : « Il faut sortir des visions caricaturales. Ce ne sont pas les décroissants contre les techno-optimistes. Il y a deux manières de réduire la demande d’énergie et nos émissions : la sobriété et l’efficacité énergétique ». 

Science Based Targets : Le nouveau standard «Net-Zero » pour les entreprises enfin dévoilé

Image de Van Phat Phan sur Unsplash

La méthode Science Based Targets permet aux entreprises d’aligner leurs ambitions climatiques avec les connaissances scientifiques actuelles. Plusieurs étapes, de la fixation d’un objectif à la présentation, la validation et la promotion du projet par les experts de l’Initiative SBT, participent à l’établissement d’un plan de réduction conscient et cohérent vis-à-vis de l’Accord de Paris. Le nouveau standard «Net-Zero », dévoilé très récemment par l’iSBT, a pour but d’intensifier les efforts des structures privées afin que ces dernières atteignent à terme la neutralité carbone. Les entreprises qui l’adopteront devront ainsi réduire de 90 à 95% leurs émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de leur chaîne de valeur d’ici 2050. Seulement 5 à 10% de leurs diminutions pourront être le résultat d’une démarche de compensation.

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