Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Rapport 2022 du Giec : une nouvelle alerte face au réchauffement climatique
Sorti lundi 28 février, le deuxième volet du sixième rapport du Giec apporte des conclusions quant aux impacts, à l’adaptation et à la vulnérabilité de nos sociétés face au changement climatique. Rédigé par 270 scientifiques d’une soixantaine de pays, sa synthèse fut validée par 195 États membres du Giec. En premier lieu, le rapport stipule qu’en 2021, la température de notre planète était de +1,09 degré vis-à-vis de l’ère pré-industrielle. Rappelons-le, le premier volet de ce rapport nous mettait en garde quant à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C d’ici à 2050. On observe dès à présent des effets dus au réchauffement climatique (réduction de la disponibilité des ressources en eau et en nourriture, impact sur la santé dans toutes les régions du monde, baisse de moitié des aires de répartition des espèces animales et végétales). Le Giec estime qu’entre « 3,3 et 3,6 milliards d’habitants vivent dans des situations très vulnérables au changement climatique ». Concernant notre capacité d’adaptation, le Giec révèle qu’il y a « une inadéquation des moyens mis en œuvre face à la rapidité des changements ». Preuve à l’appui, avec une COP26 décevante. Ce rapport conclu « qu’au rythme de développement actuel, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7°C à la fin du siècle ». Après ces conclusions alarmantes, le troisième volet de ce sixième rapport reviendra sur les moyens d’atténuer le réchauffement climatique et ses conséquences.
Climat : ne passez pas à côté des solutions dans le rapport du GIEC
La situation climatique actuelle est alarmante. « Ce rapport lance un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction », a commenté, Hoesung Lee, président du GIEC dans un communiqué de presse lundi dernier. Tandis que certaines zones du monde sont actuellement dans des situations climatiques tendues, le Giec nous transmet quelques pistes d’actions en attendant le troisième volet sur les moyens d’atténuer le réchauffement climatique et ses conséquences. Par exemple, en milieu urbain, là où les risques climatiques sont accrus, les solutions à mettre en place sont nombreuses. Le Giec demande tout d’abord de planifier intelligemment la croissance des villes car il estime que « 2,5 milliards de personnes supplémentaires vivront dans des zones urbaines d’ici 2050 ». Pour cela, il faudra se concentrer sur plusieurs points :
- Ériger des bâtiments écologiques,
- Définir un approvisionnement fiable en eau propre et énergie renouvelable,
- Investir dans des modes de transport durables reliant zones urbaines et rurales.
Au-delà de l’aspect écologique, ces experts nous assurent que de tels aménagements « peuvent contribuer à forger une société plus inclusive et équitable ».
Dans le domaine dédié aux installations humaines (en zones urbaines et rurales), le Giec nous indique également la marche à suivre. Des mesures d’évitement aux mesures d’anticipation en passant par l’adaptation, une série de solutions suivant le type d’interventions effectuées (infrastructurelles, naturelles, institutionnelles et socioculturelles) est mentionnée.
Enfin ce rapport souligne dans chaque grande ligne que le développement de solutions représentent un défi à ce niveau de réchauffement mais que cela ne doit pas nous empêcher d’agir et d’agir rapidement.
La transition bas-carbone pesée au trébuchet par les agriculteurs
Alors que le salon de l’agriculture se termine dimanche, le nouveau rapport du GIEC souligne que les conséquences sur le monde agricole pourraient être catastrophiques à +1,5°C d’ici 2050. De leur côté, les agriculteurs représentent un maillon essentiel de la stratégie mondiale bas carbone. Rien qu’en France, ce sont des milliers d’exploitants de terres agricoles qui réalisent leur bilan carbone. Ils sont cependant presque aussi nombreux à pas aller plus loin s’inquiétant de la faible rémunération qu’ils pourraient retirer de la vente de « crédits carbone ». Pour les accompagner sur la voie de réduction des émissions de GES de 46% d’ici 2050, le cabinet d’expertise-conseil Agrosolutions a conçu un nouvel outil d’aide à la décision (OAD). Carbon Extract permet aux agriculteurs ainsi qu’aux conseillers agricoles de diagnostiquer un bilan carbone de leur exploitation puis de tester différentes stratégies de pratiques bas carbone pour réduire leurs émissions de GES. Enfin, ce dispositif numérique assure un suivi sur 5 années leur permettant de valider la progression accomplie.
Loi Climat et Résilience implique-t-elle suffisamment le secteur privé dans la contribution à la neutralité carbone ?
À la suite du mouvement des gilets jaunes et du grand débat national, Emmanuel Macron décide de mettre en place en avril 2019 une expérience démocratique inédite. 150 citoyens français sont alors tirés au sort parmi une liste de volontaires pour participer à l’établissement d’un nombre de propositions à portée écologique et sociale. Après neuf mois de recherches et de rencontres, la Convention Citoyenne pour le Climat présente au gouvernement 146 mesures. Le projet de loi, passé par l’examen de l’Assemblée nationale et du Sénat, est définitivement adopté en juillet 2021 sous le nom de Loi Climat et Résilience. Le texte final s’articule autour de cinq thématiques et présente un ensemble de mesures censé permettre à la France de réduire d’au moins 55% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Qu’est-il donc resté des 146 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat dans le texte final ? Que change cette loi pour les entreprises ? Les moyens donnés au secteur privé sont-ils suffisants pour amorcer la transition écologique ? Quelles décisions on été prises en matière de compensation carbone et de réduction des émissions dans des secteurs essentiels comme les transports ?