Neutrality, la première conférence nationale consacrée à la compensation carbone volontaire, s'est tenue le 23 juin dernier, au siège de l'Académie d'agriculture. Entre tables rondes et ateliers interactifs, de nombreux intervenants aux profils divers ont apporté leur éclairage sur ce marché dans toute sa complexité et sa diversité. Des échanges inspirants que Capitaine Carbone a suivi avec attention afin de vous en restituer la quintessence.
Urgence climatique : un passage à l’action immédiat
Tout au long de cette journée consacrée à la neutralité carbone, les intervenants n’ont pas manqué de rappeler l’urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés. Dès le début de la conférence, Fabrice Bonnifet, directeur DD et Qualité du Groupe Bouygues et président du C3D, annonce sans détour : « il n’y a pas de plan B, je sais que beaucoup veulent aller explorer d’autres planètes dans l’univers, mais je pense qu’on va devoir vivre avec la notre encore pas mal de temps […]. Il faut s’y mettre maintenant et arrêter les grands discours ». En résumé, les mots ne suffisent plus pour soigner les maux de notre planète, un passage à l’action immédiat serait le seul remède efficace. Pour Fabrice Bonnifet, les entreprises ont un rôle majeur à jouer, car elles ont la capacité d’être beaucoup plus réactives que les États. Il n’est donc plus question de repousser l’échéance, même si pour le président du C3D, l’économie ne peut pas passer d’un modèle linéaire à un modèle permacirculaire en un claquement de doigts : « l’économie du monde d’avant finance le monde d’après. Pour développer et produire de nouveaux produits en phase avec le développement durable, on a encore besoin de créer de la trésorerie avec des produits qu’il faudra arrêter de produire. C’est une zone floue de transition qui doit durer le moins longtemps possible. », souhaite Fabrice Bonnifet. Un point de vue tout à fait fondé, cependant, les orientations de financement ne se dirigent pas encore dans le bon sens. Selon l’OCDE le soutien financier public aux énergies fossiles augmente encore dans une cinquantaine de pays (+ 5% en 2019 et la hausse s’est poursuivie en 2020), malgré les engagements pris lors de l’Accord de Paris.
La réalité du réchauffement climatique implique des actions simultanées sur trois niveaux :
- Sobriété : rendre la sobriété désirable pour une économie plus frugale.
- Efficacité énergétique : en prenant garde à l’effet rebond.
- Développement des énergies renouvelables : à condition qu’elles remplacent les énergies fossiles et non pas qu’elles s’empilent sur les unes sur les autres, ce qui n’aurait aucun impact.
Cette première intervention « musclée » de Fabrice Bonnifet, permet de poser les enjeux et d’insister sur l’ampleur du défi à relever pour tenter de repenser l’ensemble du système économique mondial, alors que le temps joue contre nous. En effet, comme le précise ensuite Alice Rimpot, Directrice de l’Engagement Sociétal chez CDP, les engagements de réduction des émissions GES pris aujourd’hui par les entreprises européennes sont encore trop timides. Ces derniers nous inscrivent dans une trajectoire à 2,7 ° d’augmentation des températures moyennes, ce qui est encore loin de la limite des 1,5 ° qu’il ne faudrait pas dépasser selon le dernier rapport du GIEC. Ce qui nous amène à l’autre grand message de cette conférence Neutrality : la nécessité d’apporter un cadre et des méthodes plus précises pour aider les entreprises à contribuer à la neutralité carbone.
« Neutralité Carbone » : baliser la démarche des entreprises
Mesurer, réduire, ses émissions carbone puis compenser ce qui ne peut être réduit par le financement volontaire de projets de puits de carbone, tel est le cheminement que toute entreprise doit suivre pour avoir un réel impact sur l’environnement. Toutefois, si ce mantra « Mesurer, réduire, compenser » semble bien intégré dans les esprits, il reste difficile à mettre en œuvre concrètement. Un constat confirmé par Alice Rimpot : « Il y a une urgence a définir ce qu’est la neutralité carbone au niveau de l’entreprise, car pour le moment il n’y a pas vraiment de cadre, de méthodologie pour accompagner les entreprises dans cette démarche de contribution à la neutralité carbone. »
Le marché de la compensation carbone volontaire est en très forte croissance, et subit de nombreuses mutations pour se conformer au cahier des charges de l’Accord de Paris. Tous ces changements brouillent les pistes pour les entreprises qui ne savent plus vraiment comment procéder. Pour Marion Verles, directrice générale de l’organisme de certification Gold Standard, ce marché a besoin de se professionnaliser pour jouer un rôle significatif dans l’atteinte des objectifs climats planétaires : « On voit qu’une gouvernance de ce marché est en train de se mettre en place, notamment grâce au travail de la Task force menée par Mark Carney, qui va permettre de faire émerger une taxonomie, et donc un consensus sur les définitions clefs : Qu’est-ce qu’un crédit carbone ? Quels sont les attributs d’un crédit carbone ? Quels sont les prérequis pour se mettre d’accord sur une unité qui puisse être échangée sur les marchés ? ». Des questions qui doivent absolument trouver des réponses rapidement pour aider les entreprises à participer à l’effort commun de manière crédible et efficace.
Mesurer ses émissions avec précision
Pour toute entreprise qui souhaite sincèrement s’investir dans une démarche de « neutralité carbone », la première étape est avant tout de mesurer ses émissions. Sans ce bilan, il est impossible de savoir quelles actions engager pour réduire son empreinte carbone. D’après l’expérience de Christophe Klotz, Directeur RSE et création de valeur partagée chez Nestlé France, les apparences sont parfois trompeuses, et les émissions ne sont pas toujours là où on le pense. Il raconte notamment qu’en cherchant l’origine des émissions de Nestlé, étonnamment la plus grande part ne provenait pas des usines et du transport par camion, comme on aurait pu l’imaginer : « 70% d’entre-elles proviennent de nos matières premières et de l’agriculture et l’on peut ajouter +10% en incluant le packaging, ce qui représente 80% de nos émissions. » Ce témoignage montre bien l’importance capitale de cette étape de mesure. Sans ce travail, Nestlé aurait totalement manqué la cible principale pour réduire ses émissions carbone, et ses actions auraient été pratiquement sans effet. Pour réaliser ce bilan carbone, il est donc primordial de s’appuyer sur des outils et indicateurs fiables et rigoureux.
Des standards sur lesquels se baser
Une fois que les émissions carbone sont localisées, comment être certain de l’impact réel de ses actions de réduction et de compensation? C’est la grande question qui a fait réagir bon nombre d’intervenants pendant la conférence. Certains ont d’ailleurs déplorer ce manque de standards sur lesquels s’appuyer. Du point de vue d’Alice Rimpot, « Il faut un cadre de référence basé sur la science pour savoir si les actions de neutralité carbone sont assez ambitieuses et robustes. La Science Based Target Initiative est en train de travailler sur ce sujet à l’horizon de la COP 26 en novembre, il s’agit d’un standard net zéro pour définir ce qui est attendu d’une entreprise qui se lance dans la neutralité carbone et définir une trajectoire pour y arriver. ». Des travaux en cours, sur lesquels se basent déjà le Groupe La Poste dans sa démarche de décarbonation, selon sa directrice de l’engagement sociétal, Murielle Barnéoud. Elle rejoint ainsi les propos d’Alice Rimpot, et abonde dans le sens d’un besoin immédiat de standards pour les entreprises qui se lanceraient aujourd’hui, sans avoir les moyens d’actions de grands groupes.
Ces standards permettraient également à des entreprises de contrôler les efforts réalisés dans son écosystème proche, ses clients, ses fournisseurs, ses transporteurs, etc… L’assurance Axa a notamment décidé de prioriser son soutien à ses clients agriculteurs qui réalisent de réelles actions pour réduire leur empreinte carbone. Cela passerait, entre autres, par des produits d’assurance ajustés pour les agriculteurs qui feront l’effort de réduire leurs quantités de fongicides, sachant qu’ils risquent de subir davantage les aléas du climat. Mais comme le précise Antoine Denoix, président de l’entité AXA Climate, il est très difficile de vérifier la véracité de ces engagements : « Il y a beaucoup d’indicateurs de tous ordres et c’est très compliqué de mesurer factuellement ces efforts. »
Une feuille de route et une méthodologie claire
Ces standards de contrôle doivent également s’accompagner d’une roadmap et d’une méthodologie claire, afin d’accélérer et de simplifier les démarches de décarbonation.
L’horizon de neutralité carbone visé par les pays signataires de l’Accord de Paris est fixé à 2050. Toutefois, cette échéance est beaucoup trop lointaine à l’échelle d’une entreprise. Alice Rimpot préconise de mettre en place des objectifs intermédiaires qui soient en corrélation avec le temps moyen qu’un dirigeant va passer à la tête d’une société. Il est donc indispensable de construire une feuille de route solide, pour que les générations d’après ne repartent pas de zéro, et puissent poursuivre la démarche sur une même lancée. Sur ce sujet, le consensus était total entre les intervenants de la conférence.
La compensation carbone volontaire doit s’inscrire dans cette méthodologie afin d’éviter d’être taxée de greenwashing. Cette action basée sur le volontariat est un levier important dans cette course à la décarbonation. Il faut donc cadrer ce marché pour qu’il ne soit plus associé à l’idée « d’un permis de polluer », mais bien d’une étape incluse dans une démarche globale de contribution à la neutralité carbone.
Encourager la compensation carbone volontaire
Au départ, comme le rappelle Sylvain Goupille (Directeur associé de la société Le Printemps des Terres), le marché de la “compensation carbone” était très réglementé puisqu’il était directement géré par les États. Mais face à l’urgence climatique, le processus était beaucoup trop long à mettre à place. « L’arrivée du marché de la compensation carbone volontaire, avec une prise en main des entreprises a permis de rendre le système plus agile et flexible que le marché réglementé. », explique Sylvain Goupille. Le revers de la médaille, c’est qu’il est moins cadré, d’où les grands questionnements sur la méthodologie soulevés auparavant. Il ne serait donc plus envisagé de rechercher un système parfait, mais un système effectif permettant de faire naître rapidement de vrais projets, des actions concrètes.
La compensation carbone volontaire : une démarche sincère et utile
Lors de la conférence Neutrality, le côté sombre de la compensation carbone volontaire a été évoqué sans langue de bois, mais beaucoup d’intervenants ont relativisé le greenwashing trop souvent associé à ce marché. Fabrice Bonnifet a relevé qu’ « une certaine sincérité grandit dans les démarches éco-citoyennes des entreprises ».
Murielle Barnéoud a quant à elle défendu ce principe avec force, en insistant sur le fait que le financement de projets de puits de carbone n’est pas un péché, ni un achat d’indulgence : « il faut intégrer le fait que sans cet investissement libéré, de nombreux projets ne pourraient pas être amorcés. Depuis 2012, La Poste a investi 45 millions d’euros dans la compensation, ce qui représente 350 000 hectares de forêt sauvegardés, plus de 50 espèces préservées, et 4 millions de personnes qui accèdent à une énergie d’origine renouvelable. Ces choses-là n’auraient pas eu lieu si nous n’avions pas consacré des fonds à la compensation carbone. »
Alice Rimpot confirme alors l’aspect essentiel de ces financements de projets extérieurs à l’entreprise, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour la représentante de l’organisme caritatif CDP, il est néanmoins absolument nécessaire pour l’entreprise d’avoir une comptabilité transparente, et de bien différencier les objectifs de réduction carbone d’un côté, et de l’autre les objectifs de compensation qui financeront des projets de stockage, de captation ou de séquestration du carbone.
La problématique du double comptage
Une autre problématique d’ordre comptable se pose également sur la réelle attribution des crédits carbone achetés par les entreprises privées. Ces crédits peuvent-ils être aussi mis au compte du bilan carbone du pays dans le cadre de l’Accord de Paris ? Il existe un débat sur ce point entre les acteurs du marché. L’approche du Gold Standard et d’un certain nombre d’autres organisme, selon Marion Verles, est de dire qu’une entreprise privée pourra financer une tonne de CO2 comptabilisée dans l’inventaire national, mais dans ce cas l’entreprise ne pourra pas communiquer en parlant de “neutralité”, mais de “contribution à la neutralité carbone” du pays. Le but est d’être transparent dans les termes. L’autre position est de dire qu’il n’y a pas d’importance que ce crédit soit ou pas comptabilisé dans l’inventaire national et que la problématique du double compte dans ce contexte n’a pas véritablement d’impact.
Pour Sylvain Goupille, il s’agit d’un débat secondaire, il dénonce « une vaste hypocrisie sur ce point de double compte dans les systèmes européens notamment le label bas-carbone en France. ». Pour lui, il faut faire attention à ne pas dégoûter les acteurs privés de bonne volonté en complexifiant inutilement les manières de faire : « c’est se priver de gros capitaux qui pourraient nous permettre d’atteindre les objectifs fixés pour lutter contre le réchauffement du climat. Ce double comptage est un vrai problème, mais ce qu’il faut voir c’est la réalité de l’urgence climatique, il ne faut pas se battre sur ces problématiques comptables, mais avancer tous ensemble. » Cette problématique très terre à terre du double comptage, montre, encore une fois, la nécessité d’un encadrement plus spécifique de la compensation carbone volontaire, afin qu’elle se défasse de ce type de barrières « administratives » qui font perdre un temps précieux à la lutte contre le réchauffement du climat.
De nouveaux projets de puits de carbone robustes et locaux
Encore faut-il avoir des projets de captation ou de séquestration carbone pour répondre à la demande des entreprises en quête de décarbonation. Pour le directeur Transformation et Durabilité de Microsoft France, Côme Perpère, « il y a un manque de projets réellement impactants, ils sont principalement forestiers, mais il est difficile de trouver des projets de séquestration par le sol par exemple, ou alors ils sont très chers, avec peu de tonnes séquestrées pour un financement très élevé ». Un constat partagé par Marion Verles qui ajoute qu’il y a donc tout un business à créer pour une nouvelle génération de projets plus diversifiés dans leurs méthodes de séquestration. Mais cette diversification ne doit pas se faire au détriment de la robustesse de ces projets. Marion Verles conseille d’ailleurs aux entreprises qui ont une approche plus récente que celle de Microsoft, de bien choisir les solutions qu’elles vont financer, en prenant en compte de multiples critères : permanence, additionnalité, risque de la solution, vérification et certification externes et unicité des unités de séquestration.
Benoit Leguey, directeur général de I4CE (Institute for Climate Economics) et Sylvain Goupille se rejoignent également sur une approche plus locale. Auparavant les projets de puits de carbone étaient très internationalisés, avec de belles réalisations en termes d’impacts sur la biodiversité, pour des coûts financiers assez bas. Aujourd’hui, il est davantage question de nationaliser voire régionaliser ce marché. Là encore c’est un défi à relever, la France manquerait de compétences pour développer ce type d’activités, et des synergies sont à créer entre les territoires, avec même des labels locaux dans la lignée de la Stratégie Nationale Bas Carbone. « Il faut dans tous les cas commencer à faire des efforts chez nous avant d’aller en faire ailleurs, ce qui n’empêche pas de faire les deux bien sûr. », affirme Benoît Leguey. Cette concentration des projets en local serait aussi une bonne manière de convaincre les chefs d’entreprise de s’engager dans la contribution à la neutralité carbone. La proximité géographique leur permettrait de se rassurer sur l’efficacité des projets sur lesquels ils ont investi.
L’émergence de l’Insetting
Jusqu’à récemment, la compensation carbone se bornait à financer des projets de puits de carbone forestiers ou agricoles en dehors de l’écosystème des entreprises (offsetting). Aujourd’hui une nouvelle tendance émerge d’après Hélène Valade, directrice Développement Environnement chez LVMH et Présidente de l’Observatoire de la RSE (ORSE), qui a évoqué pendant la conférence le concept d’ « Insetting », autrement dit « la compensation carbone intégrée ». Il s’agit en fait de commencer par remonter sa chaîne de valeur pour tenter de contrebalancer son empreinte carbone dans la sphère proche de l’entreprise, au sein de son propre secteur d’activité.
De l’avis de Benoît Leguey, les questions auxquelles les entreprises doivent répondre sont : « Comment je fais pour être compatible avec un monde neutre en carbone et quelles sont les contraintes physiques ? ». Question d’apparence simple, mais la réponse est plus compliquée : « il faut que le métier et la chaîne de valeurs soient le plus neutres possible en carbone, mais si l’on veut composer en réduisant les émissions des autres, on réalisera que le monde ne sera jamais neutre. ». Autrement dit, l’insetting n’est pas si évident à mettre en place, car il est possible de rencontrer quelques blocages de la part des partenaires de sa filière.
Deux autres grands enjeux sont ressortis de cette conférence sur la neutralité carbone : la pédagogie et la communication. Deux domaines qui se répondent puisqu’une bonne communication sur la compensation carbone volontaire ne peut se faire sans une excellente connaissance du sujet, et c’est souvent là où le bât blesse.
Une meilleure pédagogie et une communication unifiée autour des enjeux de ce nouveau marché
Comme pour tout domaine récent et encore méconnu, il y a un souvent un fossé entre ce qui est communiqué et la réalité scientifique. Le terme lui-même de « compensation » a été remis en question, déjà trop galvaudé selon certains intervenants. Chez Vinci par exemple, ce mot est banni de la communication de l’entreprise : « on parle de séquestration et plus de compensation parce que ce terme insinue qu’on ne réduit pas avant. », explique Nicolas Notebaert. De même, l’usage de l’expression « neutralité carbone » a été fustigé pendant la conférence. Pour Valérie Martin, Cheffe du service Mobilisation Citoyenne et Médias de l’ADEME, une communication plus précise avec une sémantique plus proche de la réalité doit être utilisée, même si elle est moins accrocheuse. On ne parlerait alors plus de « neutralité carbone » pour une entreprise mais de « contribution à la réduction de l’empreinte carbone », puisque chacun contribue à « la neutralité carbone » qui ne peut qualifier qu’un pays, et ne peut s’appliquer à l’échelle d’une entreprise ou d’un produit.
Toutes ces subtilités ne sont pas évidentes à appréhender pour des professionnels de la communication, des journalistes mais aussi des citoyens, qui ne sont pas formés aux enjeux de la neutralité carbone. Lorsqu’un vocabulaire a fait son chemin dans les médias il est très difficile de revenir en arrière, sous peine de créer l’incompréhension et de perdre des entreprises qui auraient sincèrement voulu se lancer. Un travail de pédagogie énorme est donc à entreprendre pour permettre à tous de mieux cerner ce nouveau marché et d’en percevoir l’utilité pour la protection de la planète.
Keyvan Ghorbanzadeh, Doctorant Chercheur à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, a pu constater lors de ses recherches que la concurrence était rude entre les publicitaires. Pour sortir du lot, il y a une recherche autour de la bonne formule qui fera mouche, et la réalité scientifique est souvent reléguée au second plan. De ce fait les allégations environnementales se multiplient, ou au contraire des initiatives sincères peuvent apparaître à tort comme du greenwashing. La délimitation du champ sémantique est donc fondamentale, selon lui.
La chasse aux allégations environnementales doit être ouverte, certes, mais sans décourager les entreprises qui veulent réellement se lancer dans une démarche de décarbonation. Selon les chiffres de la 14e édition du baromètre ADEME-GreenFlex, 74% des Français aimeraient d’avantage d’informations sur l’impact environnemental des produits qu’ils achètent, mais 64% émettent un doute sur la réelle transparence des fabricants. Ce manque de confiance mêlé à une conscience environnementale qui grandit dans l’acte d’achat, doit donc mener les entreprises à une communication moins saupoudrée de « paillettes », plus explicative avec des preuves scientifiques de la réalité des initiatives de décarbonation.
L’ambition de cette conférence Neutrality était de transmettre des connaissances et de faire le lien entre deux mondes : celui de la Recherche et celui des Entreprises. Mission accomplie grâce à la grande diversité et la richesse des interventions. Tous les échanges auxquels nous avons pu assister vont nous permettre, à notre tour, de réaliser ce travail de transmission en vous informant le plus précisément possible sur ces sujets aussi importants que passionnants.
La conférence Neutrality était organisée par deux acteurs du marché de la compensation carbone : Everwood et Orygeen.
Quelques ressources pour aller plus loin :
- L’Histoire du réchauffement climatique et son analyse politique
- Climat: l’OCDE s’inquiète de la recrudescence du financement des énergies fossiles en 2020
- Qu’est-ce que l’Accord de Paris ?
- Rapport du GIEC : ce qui est irréversible, ce que l’on peut corriger, avec Christophe Cassou
- Task Force on Climate-related Financial Disclosures
- La certification Gold Standard
- J’évalue mes émissions de CO2
- La Science Based Target Initiative
- Institute for Climate Economics
- Différence entre insetting et offsetting
- Le Baromètre GreenFlex-ADEME sur la consommation responsable
- Francesylva
- Office national des forêts
- L’initiative “4 pour 1000“