Si les dirigeants de Braincube avaient depuis longtemps conscience des efforts à faire en matière de réduction de leurs propres émissions carbone (notamment pour les déplacements en voiture et en avion), ils restent imbattables pour réduire les émissions de CO2 et le gaspillage chez leurs clients, puisque c’est justement le point fort de leur solution. Elle permet en effet à ces derniers de faire d’importantes économies d’énergie, de matières et de composants, d’optimiser la vitesse des machines, de réduire les défauts de fabrication et donc de réduire considérablement leurs déchets.
Reportage chez Braincube en compagnie de Laurent Laporte, PDG associé
Braincube, c’est le Leader de l’intelligence artificielle au service de l’industrie. C’est un prescripteur et un optimisateur d’ampleur internationale qui transforme les usines d’hier en usines de demain. Néanmoins, Braincube était aussi – il n’y a pas encore pas si longtemps de cela – un émetteur de CO2 particulièrement virulent, surtout pour une « simple » société de conseil. Il faut dire que Braincube, c’est 150 collaborateurs, une antenne au Brésil, une à Portland et une autre à Paris. Ajoutons à cela un parc automobile important ainsi que des vols intérieurs réguliers en Europe et aux États-Unis qui mettaient en mobilité constante 40 à 50 intervenants, et l’on obtient une jolie empreinte carbone indélébile dans l’atmosphère. Pour couronner le tout, Braincube a également besoin de beaucoup d’énergie pour faire tourner ses trois Data Centers à temps plein et faire évoluer son logiciel. Il faut le reconnaître, cette entreprise issoirienne était incontestablement le contre-exemple d’un modèle écoresponsable sur le marché de la compensation carbone, comme le reconnait humblement son PDG Laurent Laporte. Mais tout cela se conjugue désormais à l’imparfait pour Braincube qui s’est engagée dans une vraie démarche de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre…
La pandémie Covid-19 : le réveil des consciences et l’école de l’économie !
Le déclic pour Braincube est arrivée avec la pandémie de Covid-19. Comme pour beaucoup d’entreprises, cette crise sanitaire a eu l’effet inattendue de bousculer leur mode de travail, et de prendre conscience qu’il était possible d’être efficace tout en limitant son impact environnemental. C’est dans ce contexte que Braincube a su s’adapter en divisant par dix son budget mobilité tout en continuant d’accompagner ses clients à distance et en encourageant le télétravail auprès de ses employés. Si le travail à distance est une méthode qu’ils ont bien souvent tenté de suggérer à leurs clients, le monde n’était malheureusement pas prêt à cela, ancré dix pieds sous terre dans le « travail à l’ancienne », où, se déplacer chez le client était incontournable et plutôt bien vu.
Les employés de cette entreprise innovante située à Issoire (63), baignent en plus dans un esprit éco-friendly. Bien que Gamers invétérés pour la plupart d’entre eux, ils sont adeptes de l’écoconstruction pour leur propre maison, de l’usage du vélo plutôt que celui de la voiture ou encore de l’écoconception en tant que développeurs et data-scientistes (pas d’utilisation de réseaux de neurones par exemple, un procédé boulimique en énergie). Dans la lutte contre le changement climatique, en effet, chaque initiative compte, même à l’échelle individuelle comme ne manque pas de le souligner l’ADEME (l’agence de la transition écologique) : au bureau, à la maison, en tant que consommateurs, parents et adeptes de vacances et de loisirs !
En dehors de cette vigilance sur l’empreinte carbone de l’entreprise, Braincube développe avant tout des solutions IOT pour améliorer les performances des parcs machines en évitant gaspillage et consommation d’énergie excessive : “Initialement, nous n’avons pas choisi de travailler sur les économies de carbone, mais sur le gaspillage. Cette problématique étant étroitement liée à la réduction de co2, Braincube s’est, sans le savoir à l’époque, positionné depuis sa création comme un acteur-clé de la réduction sur le marché du carbone dans le secteur de l’industrie. Au départ, nous avions deux choix : travailler sur de nouvelles machines ou sur d’anciens parcs. Nous avons choisi d’optimiser l’existant pour lutter contre le gaspillage en transformant les usines et en les rendant à la fois plus performantes et moins énergivores en faisant finalement du neuf et du mieux avec du vieux.”, explique Laurent Laporte, PDG de Braincube.
Dans le même temps, Braincube ne cache pas sa boulimie en puissance de calculs, un petit mal nécessaire pour faire évoluer son logiciel qui sert à générer ensuite d’immenses économies d’énergies chez ses clients. En semant des gaz à effet de serre pour faire évoluer sa solution, Braincube compense très largement ses propres émissions par le fruit de son travail à travers ses clients. Un tour de passe-passe qui est loin d’être du Greenwashing, parce que non seulement il s’agit là de l’ADN de Braincube – lutter contre le gaspillage et optimiser la productivité des industries – mais qu’en plus les résultats sont concrets et démontrables.
« Mieux vaut prescrire que prédire ! »
Le véritable atout de la solution Braincube pourrait résonner ainsi : « Mieux vaut prescrire que prédire », à l’instar du célèbre dicton d’Hippocrate. L’idée n’est pas de savoir si on risque d’avoir une angine carabinée ou pas en fonction de symptômes que l’on ressent ou pas, mais d’apprendre comment faire pour ne jamais l’attraper. “En gros, insiste Laurent Laporte, on ignore si tu vas avoir une angine, mais si tu ne veux pas en avoir, il va falloir que tu fasses ceci et cela. “
Concrètement, un modèle prédictif implique bien souvent l’utilisation de plusieurs technologies en parallèle, car on ne sait jamais à l’avance laquelle va le mieux réagir, être la plus fine et la plus pertinente pour livrer la meilleure prédiction, puis prescription possibles (degré de certitude à 91, 95 ou 98% ?). Cette construction de modèle prédictif est par conséquent très exigeante en énergie. Si Braincube utilise parfois les outils prédictifs, leur vrai métier reste la prescription. La solution Braincube va donc chercher à apprendre les conditions qui minimisent les risques au lieu de se contenter de dire qu’ils vont arriver. Elle va aussi s’épargner des biais, car ils ne vont récupérer, manipuler et utiliser que le meilleur des Datas dont ils disposeront. Il est à noter que ces prescriptions ne se font qu’à partir d’une seule technologie : la leur. Elle ne sollicite pas un réseau de neurones, mais une algorithmique qui leur est propre et ultra-rapide (quelques secondes ou minutes seulement) basée sur des probabilités. Finies les heures d’apprentissage interminables et tous les biais et correctifs qui en dépendent. Vive la technologie éco-efficiente capable de livrer une prescription de qualité en un minimum de temps.
Alors certes, Braincube consomme de l’énergie pour apporter chaque jour des améliorations à son logiciel et émet par conséquent une quantité substantielle de CO2 dans l’atmosphère. Pourtant, par le fruit de son travail, on peut dire que Braincube compense ses émissions à travers ses clients par un phénomène de causalité évident. C’est un pollueur, certes, mais totalement insignifiant par rapport à l’impact que représenterait la quantité d’émissions évitées par ces usines transformées grâce à leur logiciel. Poussons le bouchon un peu plus loin encore pour être plus clair : chaque usine transformée par Braincube est une sorte d’éco-projet de l’industrie qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. “La prédiction, souligne Laurent Laporte, n’a d’intérêt que si elle nous prédit une information supplémentaire que nous ne pouvons pas obtenir par la mesure. Pour certaines machines complexes, on ignore totalement leur débit, leur rendement et si elles sont bien réglées. Quand on fabrique des poudres, le débit d’une poudre, ça n’existe pas. Alors si l’on arrive à faire un modèle qui nous prédit ce rendement et qu’il est à peu près correct, ça donne une information de pilotage très intéressante, un peu comme le compteur de vitesse dans une voiture qui nous permet de respecter les limites de sécurité et de ne pas trop consommer. Les données que l’on récupère dans les usines, ce ne sont que des données brutes. Nous, on se concentre sur le contexte de fabrication et sur le produit. On va donc calculer chacune des conditions uniques de chacun des pneus, puis on va calculer la variabilité de tout l’écosystème de production pour le ramener au produit. On obtient donc une population d’apprentissage de modèles précieux.“
Sur l’aspect anti-gaspillage, Laurent Laporte explique que “quand on jette 2% de sa production parce que ces produits révèlent des défauts, il suffit de créer une population de produits avec des défauts, de les comparer avec la population de produits à zéro défaut et apprendre sur un modèle qui génère le moins de gaspillage, laisse le moins de déchets ou encore utilise un pourcentage moindre de composants selon une variabilité identifiée“.
Une informatique éco-efficiente chez Braincube
Sur la partie informatique, Braincube s’est toujours efforcée de trouver le meilleur compromis entre puissance de calcul et économie d’énergie. « On a par exemple fait le choix d’avoir nos propres Data Centers pour mieux gérer notre consommation d’énergie et le matériel acheté neuf il y a 6 ou 7 ans doit encore tourner », souligne-t-il. Un amortissement sur de longue durée qui fait partie des efforts de réduction en matière d’émissions de CO2. Leur procédé de calcul est en revanche l’un des plus lourds qui existe, puisqu’il tourne en permanence pour récolter les données, les préparer et les transformer, quand par-dessus ça ils ne font pas des calculs « typiques Datas » : lancement d’une centaine de requêtes par semaine, par exemple, pour résoudre des problèmes et enrichir les modules d’apprentissage.
En attendant d’entreprendre une démarche de compensation carbone volontaire réelle, Braincube poursuit indirectement, mais efficacement, son combat contre le réchauffement climatique en misant sur les réductions colossales que son logiciel permet de générer à travers ses clients.