Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Revue de Presse #156 du Capitaine
Ecoutez le podcast de Capitaine Carbone«Le Giec risque de ne pas sortir ses prochains rapports d’ici à 2028»
Illustration Adobe Stock.
Échec des négociations sur le calendrier de publication des rapports du Giec. Pendant deux jours début mars, une réunion s’est tenue en Chine avec les représentants politiques des pays membres du Giec (sans les États-Unis de Trump) qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le tempo à adopter. Reporterre.net a interviewé Kari de Pryck, docteure en science politique, rattachée à l’université de Genève, pour comprendre ce qui bloque entre les pays. Elle explique d’abord pourquoi ce calendrier est crucial : “Il y a un risque que le Giec ne parvienne pas à sortir ses documents d’ici à 2028. Or en 2028, la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (CNUCC) publiera son très attendu second bilan mondial, c’est-à-dire le bilan des actions réalisées par les États entre 2023 et 2028.” Kari de Pryck revient ensuite sur les enjeux des deux camps qui s’affrontent, avec d’un côté certains pays qui souhaitent accélérer le calendrier pour aller vers un réhaussement des ambitions climatiques mondiales, et de l’autre des pays beaucoup moins pressés : “Il y a deux raisons principales. D’une part, il s’agit pour certains États dépendants des énergies fossiles — comme l’Arabie saoudite — de faire de l’obstruction : en clair, faire en sorte que les dernières connaissances ne soient pas toutes disponibles au moment des négociations internationales. Mais pour d’autres pays — l’Inde et la Chine par exemple — il y a également un enjeu d’inclusivité. Il est en effet plus difficile pour les chercheurs des pays du Sud de contribuer aux travaux du Giec — parce qu’ils manquent de moyens financiers, qu’ils n’ont pas forcément accès aux grandes revues scientifiques…”
E-commerce : 33 entreprises signent la nouvelle charte pour la réduction de l’impact environnemental
Photo de Romain Dancre sur Unsplash.
Une nouvelle charte pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne – mise à jour par le gouvernement français – a été signée, lundi 3 mars, par 33 acteurs majeurs du e-commerce. Contrairement à la première version, cette fois Amazon fait aussi partie des signataires. Les ministres concernées, Agnès Pannier Runacher, pour la Transition écologique et Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, se sont félicitées de la signature de cette charte considérée comme “les fondations d’une feuille de route” pour responsabiliser les e-commercants signataires qui représentent environ 30 % de l’activité du secteur. Cette charte s’appuie sur onze « engagements concrets », regroupés en 5 thématiques :
- Sensibilisation et information du consommateur
- Contenir le taux de retours
- Favoriser la réduction, le recyclage et le réemplois des emballages
- S’appuyer sur une logistique respectueuse de l’environnement
- Effectuer un suivi et rendre compte de la mise en œuvre des engagement.
Bus électriques : l’Europe accélère, la France à la peine
Photo de Phuoc Anh Dang sur Unsplash.
Bonne nouvelle au niveau de l’Europe, les bus électriques se propagent de plus en plus en zone urbaine. En 2024, 49 % des nouveaux bus achetés n’émettaient pas de CO2, ce qui est un chiffre supérieur aux objectifs de l’Union Européenne. « Le succès des bus à zéro émission est dû à la réglementation européenne, qui a clairement indiqué au marché que les jours du diesel étaient comptés », a expliqué Marie Chéron, experte pour la fédération européenne T&E (Transport et Environnement) France, dans un communiqué, ainsi qu’au journal 20 Minutes. Mais (parce qu’il y a toujours un mais), tous les pays européens ne vont pas à la même allure dans cette transition des transports en commun vers l’électrique. Les bons élèves sont les Pays-Bas, l’Islande et la Finlande qui ont investi à 100 % dans des bus neufs en électrique, puis la Norvège (99%) et le Luxembourg (98 %) qui affichent un bilan presque parfait eux aussi. Avec seulement 33% de nouveaux bus électriques en 2024, la France, quant à elle, est totalement à la traîne : ce taux est loin du haut du classement et même en dessous de la moyenne des pays européens qui est à 46%.
Apple accusé d’avoir menti sur l’empreinte carbone de ses montres connectées
Photo de Luke Chesser sur Unsplash.
Apple assignée en justice par sept consommateurs pour mensonge sur ses engagements écologiques. Aux États-Unis, les procès sont monnaie courante de la part de consommateurs se sentant floués par le produit ou le service qu’ils ont achetés. Cette fois, c’est la célèbre marque à la pomme qui se voit accusée d’avoir menti en affirmant que sa nouvelle génération d’Apple Watch était neutre en carbone. Les sept plaignants dénoncent l’efficacité des deux projets de puits de carbone choisis par Apple pour acheter des crédits carbone. Selon eux, les informations sur les reforestations d’un parc kényan et d’une zone en Chine sont fausses et ne permettraient pas à l’enseigne de se vanter de la neutralité carbone de ses montres.