Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Revue de presse #142 du Capitaine
Ecouter la Revue de presse du Capitaine en podcastDonald Trump de retour à la Maison Blanche, un cauchemar pour les humains et le climat
Photo de Mika Baumeister sur Unsplash.
Il ne vous aura pas échappé que l’actualité de la semaine a été marquée par la victoire massive et sans appel de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. Une très mauvaise nouvelle pour tous les défenseurs de l’environnement qui ont commenté la réélection de Donald Trump avec un mélange de colère et de désarroi. Cet article de vert.eco reprend les déclarations et les actions politiques qui font de lui un climato-sceptique convaincu. Il a notamment qualifié le changement climatique de «canular» fomenté par les Chinois, et a bien fait comprendre qu’il voulait supprimer l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui sont des instances très importantes au niveau mondial pour protéger le vivant et suivre l’évolution climatique. Il compte donc poursuivre son travail de sape déjà entamé sous son précédent mandat où il n’avait pas hésité à sortir des Accords de Paris, et vider de leur substance une centaine de réglementations dédiées à la protection de l’environnement. L’un de ses slogans de campagne a été “”drill, baby, drill (fore, bébé, fore)” et il l’a promis à ses électeurs avec une formule tout aussi délicate : les États-Unis vont “forer comme des malades”.
Feuille de route pluriannuelle climat énergie : la ministre Agnès Pannier-Runacher reconnaît des “objectifs ambitieux”
Image par Ghinzo de Pixabay.
Pendant ce temps-là en France, la ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, a présenté la feuille de route du gouvernement pour l’énergie et le climat d’ici 2050 en début de semaine. Sur France Inter, elle a assumé des objectifs affichés ambitieux. En effet, la France a pris l’engagement fort de réduire drastiquement sa consommation d’énergie fossile d’ici 2030. Le but fixé est de diminuer de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Au-delà du PIB, les nouveaux indicateurs carbone de l’Insee
Photo de Marcin Jozwiak sur Unsplash.
L’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques) se dote d’un panel d’indicateurs plus conséquent pour établir les impacts de l’économie française sur l’environnement au plus proche de la réalité. Les comptes nationaux seront donc publiés chaque année avec des données complémentaires pour mieux analyser d’où vient exactement la baisse des émissions de CO2 en France, quel secteur économique est le plus vertueux, ou encore avoir le détail des flux d’émissions carbone importées. D’ailleurs, il est flagrant que la prise en compte des émissions importées change la donne : puisque sans cette donnée, l’empreinte carbone de la France en 2023 atteint 403 millions de tonnes équivalent CO2, soit 5,9 tonnes par personne, et si le calcul intègre les émissions importées, on culmine en réalité à 644 millions de tonnes équivalent CO2, soit 9,4 tonnes par personne .
COP16 : un échec cuisant sur le financement
Image par Laurence Gras de Pixabay.
Les élections américaines ont vite éclipsé la COP16 de la biodiversité à Cali en Colombie, mais vous retrouverez dans cet article de reporterre.fr, un bilan très complet des questions qui ont été au coeur des discussions. Un accord important a été signé pendant cette COP16 sur la création d’un organe permanent de la Convention sur la diversité biologique (CDB) représentant les peuples autochtones et les communautés locales, afin qu’ils aient davantage droit au chapitre dans les prochaines négociations. En revanche, les 196 délégations n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la stratégie de financement pour la préservation de l’environnement. Il faudrait au moins 30 milliards de dollars d’ici 2030 pour que les pays en développement puissent agir. Cependant la création d’un nouveau fonds plus accessible, que les pays d’Afrique appelaient de leurs vœux , n’a pas abouti après des heures de discussions. « Les pays développés ont une responsabilité. Et si ces problèmes d’accès ne sont pas réglés, nous ne pourrons pas atteindre les objectifs mondiaux. » a déclaré Safiya Sawney, ambassadrice de l’île Grenade. De leurs côtés les représentants des pays du nord se positionnent contre la multiplication des fonds et trouvent que le mécanisme actuel est suffisant.