Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Ecouter la Revue de presse du Capitaine #138
Ecouter la Revue de presse du Capitaine #138Climat : les émissions de gaz à effet de serre en baisse de 3,6 % au 1er semestre, selon Agnès Pannier-Runacher
Image Pixabay.
On commence avec “une très bonne nouvelle” comme l’a signifié la nouvelle ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher dans le Journal de TF1, le 25 septembre dernier : les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 3,6 % en France au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Et si on la mesure sur les 12 mois entre juillet 2023 et fin juin 2024, cette diminution va jusqu’à 4,8 %. “C’est la trajectoire qui nous rapproche de ce que nous devons faire pour tenir la neutralité carbone en 2050”, a déclaré la ministre fraîchement nommée. Le chemin est encore long mais la dynamique semble bonne puisqu’on voit que cette baisse des émissions n’est pas que la conséquence d’évènements conjoncturels comme la Covid ou la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine.
Face à l’urgence climatique, des fonctionnaires veulent repenser les services publics
Image par Christel de Pixabay.
Pour tenir ses objectifs et garder cette courbe des émissions de carbone à la baisse, l’Etat va aussi devoir retravailler ses politiques et services publics. C’est en tout cas ce que demande le collectif “Nos Services publics” qui vient de sortir un rapport sur l’état des services publics, en affirmant que “l’architecture actuelle des services publics et leur fonctionnement ont été conçus sans intégrer la transition écologique ni les conséquences des crises environnementales”. Dans ce rapport, “Nos Services publics” ne fait pas que constater, le collectif donne aussi des suggestions concrètes sur l’eau, le logement, les transports, la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur, l’emploi, le financement et la justice/sécurité. Par exemple sur le sujet des transports, le rapport recommande entre autres de rouvrir des services publics (et favoriser l’ouverture de commerces) sur les petites communes et éviter ainsi aux usagers d’effectuer les grandes distances qui les séparent de ces commodités. Surtout que “80 % des kilomètres parcourus en France le sont en voiture”. Concernant le logement, le collectif préconise d’arrêter de construire de nouveaux batiments (même éco-conçus) pour préférer exploiter les logements vacants ou les résidences secondaires en les rénovant, afin de stopper l’artificialisation des sols.
Un centre de thalasso risque de bétonner une plage populaire du Morbihan
Image Adobe Stock.
Il est justement question d’artificialisation des sols dans cet article de reporterre.net : un reportage sur le combat d’un collectif breton “Stop Thalasso” qui se bat pour arrêter la construction d’un centre de thalassothérapie sur la plage de Kerguelen à Larmor-Plage dans le Morbihan. « Construire une thalassothérapie à notre époque est absurde au moment où on nous demande d’économiser l’eau et l’énergie. » s’indigne l’une des membres de ce collectif. Jusqu’à aujourd’hui les abords de cette plage avaient échappé à la bétonisation puisqu’il s’agit d’une zone naturelle protégée par le Conservatoire du littoral, mais le terrain où devrait être construit ce bâtiment de 9000 m² sur trois niveaux, est à plusieurs dizaines de mètre de cette zone protégée. « C’est en pleine zone humide et en bordure d’une zone naturelle protégée. …] On peut comprendre que Larmor-Plage ait besoin d’une offre hôtelière plus grande mais cet endroit n’est pas le bon » indique Jimmy Pahun, député du groupe Les Démocrates (Modem).
« Les marchés de crédits biodiversité vont permettre d’augmenter les financements pour la nature »
Photo de Gonzalo Gonzales sur Unsplash.
Le site actu-environnement.com propose une longue interview passionnante de Sylvie Goulard co-présidente du comité consultatif international sur les crédits biodiversité. Un comité qui va présenter ses travaux lors de la COP 16 de Cali en Colombie en octobre. Dans la veine de ce qui existe pour les crédits carbone, Sylvie Goulard explique dans cette interview quels seront les nouveaux outils potentiels pour que les entreprises puissent aussi contribuer au financement de la restauration ou la préservation de la nature.” […] Il ne s’agit pas de financiariser la nature ou de lui donner un prix dans l’absolu – il est inestimable -, mais de mesurer le fruit d’une action qui vise à la préserver, ou à la restaurer, en calculant le gain par rapport au statu quo. Cela suppose d’utiliser une méthodologie de mesure sérieuse, vérifiée par des tiers scientifiques ou selon les méthodes traditionnelles des peuples autochtones.”, précise Sylvie Goulard, qui souhaite également que ce rapport soit la base pour bien cadrer le lancement de ce marché des crédits biodiversité, afin d’éviter les dérives qui ont suivi l’ouverture du marché des crédits carbone.