Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
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Revue de Presse #108 du Capitaine« Ce que je préfère c’est le côté déculpabilisant » : l’atelier Climate Workout veut rendre « sexy » l’écologie en entreprise grâce au sport
Lancé officiellement le 7 février dernier, l’atelier Climate Workout est une initiative audacieuse de Matthieu Witvoet et Audrey Borowski, visant à rendre l’écologie attrayante et accessible en utilisant le sport comme outil de sensibilisation. Contrairement à l’approche traditionnelle, souvent perçue comme anxiogène ou culpabilisante, le Climate Workout adopte une approche plus ludique et optimiste pour encourager l’action climatique. Le concept repose sur l’idée que le mouvement favorise la mémorisation et l’émotion, et que le sport peut être un moyen efficace de sensibiliser à la transition climatique. Les participants sont invités à participer à des jeux interactifs qui abordent des sujets tels que l’alimentation, la décarbonation et la mobilité, tout en intégrant des exercices physiques comme les squats et les jumping jacks. L’atelier dure entre 1h30 et 2 heures. Il a été testé avec succès dans divers contextes, notamment dans des entreprises, des ministères, des associations et des établissements d’enseignement supérieur. Il est animé par une équipe de coachs, dont les profils variés reflètent à la fois une sensibilité à la cause climatique et une passion pour le sport.
Zéro dividende, représentant de la nature, agriculteurs au capital : bienvenue dans l’AG du futur
À quoi ressemblerait l’assemblée générale du futur ? C’est la question que s’est posée le cabinet Prophil et le média Usbek & Rica en organisant le 6 février dernier une assemblée générale fictive de l’entreprise de l’agro-alimentaire tout aussi imaginaire “Mirliton”. L’objectif de cet événement : « inventer une nouvelle gouvernance d’entreprise, une gouvernance “post-croissance”, compatible avec les limites planétaires ! ». Au programme donc, des annonces difficilement imaginables comme la suspension des dividendes, une nouvelle gouvernance, ou encore l’entrée d’agriculteurs au capital. Durant l’assemblée, les “dirigeants” de Mirliton ont souligné la nécessité de changer de modèle d’affaires pour répondre aux défis actuels, en s’alignant sur la nécessité de prendre en compte les limites planétaires. Comme l’expliquent les organisateurs : « Cette “AG du Futur” est en fait très actuelle, car elle propose un cadre pour penser une entreprise capable de répondre aux défis d’aujourd’hui. Les actionnaires du jour, bien conscients de la nécessité de ces transformations, ont finalement plébiscité les mesures proposées par Mirliton à près de 90%, propulsant l’entreprise sur le chemin de la post-croissance. ».
Crise agricole. Le Haut conseil breton pour le climat fustige les annonces du gouvernement
Mardi 13 février dernier, le Haut conseil breton pour le climat a vivement critiqué dans un communiqué de presse, les récentes annonces du gouvernement concernant l’assouplissement des règles environnementales en réponse aux manifestations des agriculteurs. L’instance scientifique régionale a souligné que la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité ne devrait pas être sacrifiées pour apaiser temporairement les tensions. Sans remettre en cause les raisons qui ont poussé les agriculteurs à manifester, le Haut conseil breton pour le climat met en lumière les difficultés rencontrées par les agriculteurs, notamment les contraintes économiques et les pressions contradictoires de la société. L’instance souligne qu’ils sont les premiers à souffrir des conséquences du changement climatique et des risques pour la santé liés à l’utilisation de produits chimiques. Elle a également insisté sur la nécessité d’avoir des normes pour protéger la santé des producteurs, des consommateurs, des riverains et de l’environnement. En fin de communiqué le Haut conseil breton pour le climat a déploré le manque de vision à long terme dans les mesures gouvernementales, qui privilégient une approche court-termiste au détriment de l’intérêt collectif et de la lutte contre le changement climatique. Il conclut son communiqué par « L’ignorance, ou la feinte de l’ignorance, ne doit pas conduire à changer l’ordre des priorités par rapport aux menaces qui pèsent sur nos sociétés ».
Convention des entreprises pour le climat en Bretagne et Pays de la Loire : un « électrochoc » pour les participants ?
Dans un rapport publié le 8 février dernier, L’association Convention des entreprises pour le climat (CEC) décrit le déroulement de l’initiative et ses premiers résultats dans l’ouest de la France. Parmi les 62 structures qui ont participé au « parcours Ouest » de la CEC, on trouve le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine, Quo Vadis, Orange, le Medef Pays de la Loire et l’association Singa Nantes. Pendant dix mois, ces entreprises ont élaboré une feuille de route pour lancer leur transformation écologique d’ici à 2030. Les participants, principalement des dirigeants, ont assisté à six sessions d’un ou deux jours, où ils ont écouté des conférences et ont réalisé une Fresque de l’entreprise régénérative. Le rapport présente quatre modèles d’entreprises : business as usual, responsable, contributif et régénératif. Les entreprises participantes sont supposées viser le modèle régénératif. Les participants ont déclaré être mieux informés des enjeux écologiques à la fin du parcours. Certains ont décrit l’expérience comme un « véritable électrochoc personnel et professionnel » comme l’explique Tiphaine Turluche, fondatrice du fleuriste responsable Les bottes d’Anémone : « L’immensité et l’imminence des enjeux (…) nous ont frappé en pleine face. ».