Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Article Sonore : Revue de Presse #77 du Capitaine – Soundcloud
Premier jeu de normes ESRS : ce que les entreprises doivent retenir du projet d’acte délégué de la Commission européenne
La directive européenne sur le reporting extra-financier des grandes entreprises accroît ses exigences. Dans une volonté d’harmonisation internationale, le CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) promeut la transparence et la comparabilité des informations relatives à la durabilité, fournies par les entreprises. Le respect de ces nouvelles exigences de reporting sera facilité par le recours à des standards ESG communs : les ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Il est intéressant d’en parler, car la Commission européenne est sur le point d’adopter les textes composant les 12 premières normes applicables. On peut donc se demander quels peuvent être les principaux défis pour les entreprises ? Quelles sont également les principales caractéristiques des ESRS ? Quels sont les changements par rapport aux projets de normes publiés par l’EFRAG en novembre 2022 ? Les réponses dans cet article.
À noter que dans un futur proche (2026-2027) cette directive s’appliquera à toutes les PME cotées dans le cas où elles dépassent deux des trois seuils suivants :
- Un bilan de 350 000 euros
- Un chiffre d’affaires net de 700 000 euros
- 10 salariés (en moyenne sur l’exercice)
Climat : « L’inquiétude plane » sur les objectifs 2030 de l’UE
“Les ambitieux objectifs climatiques européens pour 2030 ont du plomb dans l’aile”. C’est en tout cas ce qu’affirme un récent rapport commandé par la Cour des comptes européenne. Pour rappel, l’UE annonce à travers son plan de transition Fit for 55, une réduction de 55% de ses émissions de GES d’ici à 2030. « Nous n’avons trouvé que peu d’éléments laissant penser que les ambitieux objectifs 2030 donneront lieu à des actions suffisantes. Rien n’indique qu’un financement suffisant sera à disposition » explique un auditeur de la Cour. Face au réchauffement climatique, l’UE s’est engagée à consacrer un peu moins de 30 % de son budget entre 2021 et 2027. L’équivalent de 87 milliards d’euros par an. Même s’il est respecté, « ce montant représente moins de 10 % du total des investissements nécessaires, estimés à 1.000 milliards annuels. Le reste devrait provenir de fonds nationaux et privés », précise le rapport. Autre source d’inquiétude, le manque de transparence vis-à-vis des politiques nationales bas-carbone. De manière générale : « l’UE doit se doter de processus efficaces de collecte de données et de suivi des progrès, pour que nous n’avancions pas à l’aveugle », prévient Eike Karola Velten, de l’Ecologic Institute à Berlin, auteur principal du rapport.
La France n’est pas prête : le terrible constat du Haut Conseil pour le Climat
Dans son cinquième rapport annuel publié ce mercredi 28 juin, le Haut Conseil pour le climat (HCC) appelle la France, et à travers elle, l’exécutif, à « acter l’urgence » et à accélérer une action jugée insuffisante. “La fin des petits pas, mais pas encore le pas de course” déclare Corinne Le Quéré, présidente du HCC pour résumer la stratégie du gouvernement en matière de réduction d’émissions. Assorti d’une centaine de recommandations, le rapport de l’instance indépendante revient notamment sur la gestion de la crise climatique en 2022 et comme le stipule l’article de Bon Pote : “force est de constater que les dispositifs de prévention et de gestion de crise actuels ont été dépassés”.
Une compensation carbone réfléchie pour éviter l’écoblanchiment
Dans une démarche de contribution à la neutralité carbone, les entreprises ont accès à 4 leviers d’action : Mesurer, Réduire, Éviter et Compenser. Attention cependant à ne pas s’y perdre. Compenser sans réduire peut amener à une logique contre-productive. Ce n’est qu’après avoir entrepris des démarches de réduction qu’une entreprise peut s’engager à compenser ses émissions incompressibles. Pour cela, il est essentiel de mettre en place des projets avec un impact positif réel sur le climat et la biodiversité. C’est le cas du projet de reboisement mis en lumière par le nouveau reportage du média RFI. L’objectif sera de transformer 80 hectares de prairie en pâturage pour adapter la parcelle au réchauffement climatique. Un projet aux multiples co-bénéfices puisque comme l’explique le superviseur des travaux de l’Association Française d’Agroforesterie Mathieu Girault : « L’idée, c’est qu’on va mettre des arbres, des arbustes et des lianes, qui n’ont pas d’autres vocations que d’être mangés par les vaches et donc de prendre le relais aussi l’été, quand la prairie est grillée, on peut avoir un complément avec les arbres fourragers qu’on va installer.