Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
En 2022, les émissions de CO2 n’ont pas baissé en France
Les échéances fixées par la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) ne sont encore une fois pas respectées. En 2022, nous nous devions, en moyenne, de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 9,9 MtCO2eq soit 2,2% par an entre 2015 et 2030. L’an dernier, et ce d’après les résultats des 9 premiers mois récoltés par le CITEPA, nous n’aurions réduit que de 0,3% nos émissions nationales de GES. Comme l’a dit Clément Fournier, rédacteur en chef de Youmatter : “On est loin du compte”. En cause ? Les conjectures géopolitiques et économiques de l’an dernier nous ont poussés à nous adapter, notamment au contexte énergétique qu’a imposé la guerre en Ukraine menée par la Russie. Cela explique notamment pourquoi le secteur énergétique voit ses émissions de GES bondir de +12% par rapport à 2021. À ces dynamiques conjoncturelles s’ajoute le manque d’actions climatiques et recale notre pays de 11 places, le classant 28ème parmi les pays les plus engagés dans la transition climatique.
Castelnau-de-Lévis : des haies au lotissement pour une “compensation carbone”
Compenser ses émissions incompressibles, c’est le choix qu’a fait le groupe Boomerang en investissant dans la plantation d’une double haie champêtre de hautes et moyennes tiges au sein d’un lotissement de Castelnau-de-Lévis près d’Albi dans le Tarne. “Après Le Havre et Seine Métropole, c’est au tour du territoire du Grand Albigeois de bénéficier de notre contribution carbone à travers le financement d’une partie de cette plantation.” rapporte un représentant du groupe. Le projet de compensation a été mené en collaboration avec la coopérative Climat Local qui propose aux TPE, PME de soutenir des projets durables de compensation carbone volontaire.
Stocker le carbone, sans perdre de vue la souveraineté alimentaire
« Il ne faut pas se concentrer uniquement sur le carbone, l’alimentation est un sujet important à remettre dans le système. Le métier prioritaire, nourrir les hommes et les femmes, est occulté » ici, Loïg Chesnais-Girard rapporteur et membre du Comité des Régions met en garde le Comité Européen des Régions (CdR) qui entend, publier par le biais de la Commission européenne, une nouvelle proposition de règlement concernant la création d’un cadre de certification carbone lié au carbon farming. Cet ensemble de pratiques agricoles visant à améliorer la capacité des sols, à absorber et à stocker le carbone prend aujourd’hui une part croissante dans l’activité des éleveurs qui choisissent cette voie. Pour le président du conseil régional de Bretagne, il ne faut donc pas perdre de vue la souveraineté alimentaire même s’il ne remet pas en cause le rôle du secteur agricole dans la contribution à la neutralité carbone de l’Union européenne. Cette intervention vient également affirmer le rôle consultatif que les régions peuvent jouer dans la mise en œuvre de nouveaux actes législatifs.
Un Sommet pour protéger les forêts tropicales s’ouvre ce mercredi au Gabon
À l’heure ou une enquête internationale révèle les failles des réglementations du commerce de bois, il se tient depuis mercredi à Libreville au Gabon, le One Forrest Summit, sur la préservation et la gestion durable des forêts tropicales. Ce sommet de haut niveau est sous l’égide du président gabonais Ali Bongo et du président français Emmanuel Macron en tournée dans quatre pays d’Afrique centrale. Considéré comme un des poumons de notre planète, la forêt tropicale du bassin du fleuve Congo est un puits de carbone essentiel dans la régulation de nos émissions de gaz à effet de serre. Ce rassemblement a pour mission de promouvoir un « modèle de développement écologique » des forêts tropicales. Pour cela, les organisateurs prévoient d’aborder les questions relatives au :
- financement de programmes scientifiques relatifs à l’exploration de ces forêts,
- développement d’une chaîne de valeur durable au travers de pratiques de production de bois plus responsables,
- financement de crédits carbone issus de projets de compensation carbone volontaire présents dans la région.
À noter également que ce sommet intervient en parallèle d’une grève conduite depuis plusieurs jours déjà par les écogardes gabonais garantissant la sécurité dans les parcs naturels du pays. Ces gardiens de la forêt estiment être sous-payés et pas assez reconnus au vu du travail fourni.