Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Telmont ambitionne de devenir la première maison de champagne à aller au-delà de la neutralité carbone à l’horizon 2050
Dans le cadre de son engagement pour le développement durable Au nom de la Terre, la maison Telmont ambitionne de devenir le premier producteur de Champagne à “atteindre la neutralité carbone” et même à aller “au-delà” en séquestrant plus de CO2 que son activité a pu en émettre. C’est au travers de son guide durabilité en Champagne, que ça démarche est explicitement exposée. Après avoir évalué ses émissions (scope 1, 2 et 3), elle entend les réduire à hauteur de 90% d’ici à 2050 en agissant sur 4 axes de travail :
- ses pratiques agricoles,
- le packaging,
- la logistique,
- l’énergie utilisée.
Concrètement, la démarche appliquée est la bonne et dans les faits, communiquer sur ses ambitions de réduction de gaz à effet de serre est une intention louable qui peut inciter d’autres TPE, PME à en faire autant. En revanche, les éléments de langage utilisés dans la communication de la maison Talmont, que ce soit dans l’article ou dans le rapport, sont à revoir.
Pour rappel, non, une entreprise ne peut être neutre en carbone. Il est dorénavant établi, que ce soit par le GIEC ou même l’ONU qu’une entreprise qu’elle qu’elle soit, ne peut atteindre la neutralité carbone (comprendre pourquoi juste ici : Qu’est-ce que la neutralité carbone ?) mais qu’elle peut cependant y contribuer.
De plus, il est délicat voir fallacieux d’avancer que “dans une démarche, disons classique, il ne faudrait faire que compenser les émissions.” (page 23 du rapport) pour vanter par la suite ses actions de compensation carbone volontaire “plus efficace”. Car si on revient aux bases de la contribution à la neutralité carbone, la “démarche classique ” consiste justement à adopter la posture employée ici à savoir évaluer, réduire et après, lorsqu’il est nécessaire, compenser les émissions incompressibles. Pour contribuer à la neutralité carbone de notre planète, il est primordial de commencer à réduire ses émissions avant de songer à les compenser. De cette façon, on est en mesure de garantir la pérennité et l’efficacité du plan d’action employé.
Au final, œuvrer pour la neutralité carbone est essentiel et ça la maison Talmont l’a bien compris. Certaines de ces démarches auront, à coup sûr, un impact positif sur l’environnement. Néanmoins, il faut faire attention lorsqu’on manipule les termes liés à la contribution à la neutralité carbone dans sa communication. Le risque d’une communication mal maîtrisée est de se faire taxer de greenwashing par le simple manque d’un vocabulaire adapté.
À Davos, l’UE dénonce la course pour attirer les futures industries vertes
L’Union européenne prévient et promet ! Lors d’un discours en plénière organisé pendant le sommet mondial de l’économie à Davos, en Suisse, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dénonce les “tentatives agressives” et “pratiques déloyales”, notamment de la part de Washington et Pékin, envers les industriels européens. Il n’est donc plus question de fuites de carbone, mais plutôt de fuites d’industries vertes principalement vers la Chine et les Etats-Unis (et d’autres pays hors Union Européenne), où de nombreuses entreprises européennes seraient attirées à coups d’aides et de subventions séduisantes. « Nous n’hésiterons pas à ouvrir des enquêtes si nous estimons que nos marchés (…) sont faussés par de telles subventions ». Pour pallier ce problème et aussi faire face à la flambée des prix de l’énergie, la présidente de la Commission européenne annonce soutenir un « fonds de souveraineté européen », une mesure qui devrait s’accompagner d’un assouplissement des règles européennes sur les aides d’États du Vieux Continent. « Pour rester attractif, il faut être compétitif par rapport aux incitations actuellement disponibles hors de l’Union européenne » admet Ursula von der Leyen.
Climat. Cinq raisons d’espérer en 2023
2023 une année pour le climat ? C’est en tout cas ce qu’on pourrait espérer. Dans cet article, Ouest France nous résume 5 raisons pour lesquelles on pourrait s’attendre à ce que l’humanité soit à la hauteur des enjeux qu’impose le dérèglement climatique. Première raison, les pays les plus pollueurs s’engagent pour le climat. Les États-Unis, la Chine ou encore l’Australie (éternel défenseur de l’exploitation charbonnière) œuvreront, à leur manière, à contribuer à la neutralité carbone. Deuxième raison, l’Amazonie et plus précisément la forêt Amazonienne peut respirer avec le nouveau président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva au pouvoir. Après avoir institué une « commission interministérielle permanente pour la prévention et le contrôle de la déforestation », le président brésilien entend aller plus loin dans la protection de l’environnement.
De nouveaux réacteurs nucléaires construits plus vite ? Une loi veut accélérer les débats
Le projet de loi relatif à l’accélération du nucléaire en France a entamé ce mardi son parcours législatif au Sénat. Porté par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, le texte a pour objectif de rattraper le retard de la France sur la question en facilitant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Il prévoit par exemple de gagner jusqu’à 56 mois sur les procédures administratives. Selon Greenpeace, ce projet n’est pas crédible car « le nucléaire n’est pas une énergie qui peut répondre à l’urgence climatique compte tenu des délais de construction très importants ». De plus, certains sénateurs regrettent le choix calendaire du gouvernement en soumettant ce projet de loi et celui sur les énergies renouvelables précédemment voté avant celui sur la programmation énergétique qui fixera les trajectoires énergétiques de la France jusqu’en 2028.