Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Taxe carbone, quotas gratuits : le plan climat passe l’obstacle du Parlement européen
Le Parlement du Vieux Continent a adopté ce mercredi la loi relative à la fin des quotas carbone gratuits octroyés aux industriels européens et la création d’une taxe carbone aux frontières. Le calendrier qui entérine la fin des quotas d’émission a été avancé à la période 2027-2032, une décision qui satisfait l’aile gauche de l’hémicycle, qui avait voté en majorité contre une première version du plan climat aux échéances jugées pas assez rapides. Certaines concessions ont cependant été acceptées. L’effort demandé aux entreprises sera ainsi certes exponentiel, mais lent. Seulement 7% des quotas gratuits seront retirés aux entreprises en 2027.
Soil Capital verse ses premiers crédits carbone au prix de 32€/t CO2e
L’entreprise belge en conseil agronomique, Soil Capital, a lancé un marché du carbone pour le secteur agricole afin de récompenser les efforts de réduction d’émissions de CO2 d’une centaine de producteurs. La rémunération avoisinerait les 10 000€ par exploitation avec un versement de 32€ par tonne de CO2. Ainsi, chaque agriculteur participant au programme a déjà pu bénéficier du premier versement de cette subvention. Proposant une somme supérieure de 4,5 €/t CO2éq que le montant minimal promis, plus de 500 autres exploitants se sont désormais inscrits dans le projet. Chuck de Liedekerke, le co-fondateur et CEO de Soil Capital se veut confiant quant aux bénéfices de ce projet :« Ces premières rémunérations consolident notre programme et confirment sa robustesse, aussi bien auprès des chefs d’exploitation que des acheteurs de certificats qui nous renouvellent leur confiance ». L’entreprise affirme d’ailleurs que 70% des cultures engagées dans ce marché de compensation volontaire ont mis en place des mesures concrètes pour réduire leurs émissions carbone.
Crise climatique : on vous explique pourquoi le traité sur la Charte de l’énergie est comparé à un “suicide collectif”
Vivement critiqué par les experts climatiques et les organisations environnementales, le traité sur la Charte de l’énergie (TCE) datant de 1994 est au cœur des négociations entre pays européens ce vendredi. Son objectif est d’assurer la sécurité des investissements énergétiques étrangers afin qu’ils bénéficient des mêmes traitements que les industries locales. Les investisseurs ont donc la possibilité de demander une compensation financière lorsqu’ils se sentent désavantagés par certaines mesures. Le problème de ce texte est qu’il empêche la communauté européenne d’instaurer des règles ambitieuses en faveur de l’environnement. Par exemple, lorsque l’Allemagne a voté une loi pour sortir de l’industrie du charbon, elle a dû payer des sommes considérables afin d’éviter les poursuites judiciaires des exploitants. Le compromis proposé par l’UE ne satisfait pas les scientifiques qui encouragent un abandon collectif de ce traité ; le résultat de ces discussions est donc très attendu.
La France en avance sur ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre
Le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA) a récemment publié un rapport sur les émissions de gaz carbonique de la France. Celui-ci indique que les gaz à effet de serre présents dans l’air auraient baissé de 9,6% entre 2017 et 2021. Malgré la reprise économique post-pandémie, la France aurait donc fait un effort supérieur d’1,2% quant aux objectifs qu’elle s’est fixée dans sa stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Ces chiffres encourageants sont cependant faussés ; en effet la France ne respecterait pas ses ambitions si les changements d’affectation des terres et de la forêt étaient pris en compte dans le calcul. De plus, la stratégie française n’est pas aussi performante que celles des pays voisins puisque l’Hexagone réduit ses émissions de CO2 trois fois moins vite que la moyenne des nations européennes. Face à ce bilan mitigé, la ministre de la Transition énergétique a annoncé que le gouvernement prévoyait une loi d’urgence afin de stimuler le développement des énergies renouvelables.