Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Bluesource et Element, deux fournisseurs de crédits carbone financés par des capitaux privés, vont fusionner
Les sociétés Bluesource et Element, spécialisées dans le conseil en stratégie climatique des entreprises et dans la vente de crédits carbone issus de fonds privés, vont fusionner. Leur but est de devenir le plus grand distributeur de crédits carbone présent en Amérique du Nord. Cet événement témoigne du besoin de la part de ces sociétés de s’agrandir pour répondre à une demande toujours plus importante des entreprises en termes de conseil environnemental et climatique. “Nous voyons le marché du carbone suivre ce qui s’est passé dans les industries de l’information et des données, où le modèle évolue vers la fourniture de services, plutôt que de produits, aux entreprises pour atteindre leurs objectifs de réduction du carbone” précise Angela Schwarz, future dirigeante de la société combinée.
Oxfam et Greenpeace ont calculé l’empreinte carbone des milliardaires français. Et c’est colossal
D’après un rapport publié conjointement par Oxfam et Greenpeace mercredi 23 février, le patrimoine financier de 63 milliardaires français émettrait autant de gaz à effet de serre que celui de la moitié de la population française. Les deux ONG ont expliqué avoir mis l’accent sur le patrimoine financier, car l’empreinte carbone de celui-ci est souvent sous-estimée voire évincée dans ce type d’études au profit des émissions relatives au style de vie luxueux. « Plus encore que leur mode de vie, c’est leur patrimoine financier, via leur participation dans des entreprises polluantes, qui est le poste le plus important de leur empreinte carbone totale » explique ainsi Alexandre Poidatz, chargé de plaidoyer Finance et Climat chez Oxfam France. Le fondateur du groupe Auchan, le fils du fondateur de l’entreprise de fret maritime français CMA-CGM, et le PDG de Lactalis représentent ainsi les trois plus gros émetteurs. Oxfam et Greenpeace militent aujourd’hui pour la mise en place d’un impôt sur la fortune climatique (ISF), une mesure portée par plusieurs candidats à la présidentielle.
Les compétitions sportives internationales et la question de la responsabilité climatique
Au lendemain des Jeux olympiques d’hiver 2022 de Beijing en Chine, la question de la responsabilité climatique des grandes compétitions sportives fait débat. Stades de foot climatisés, neige artificielle, déplacements de milliers de sportifs, le sport peut-il être au service de l’action climatique ? C’est en tout cas ce qu’affirme le Comité international olympique (CIO), la Fédération internationale de football et l’Union des associations européennes de football (UEFA) en déclarant vouloir faire partie du Cadre d’action climatique dans le sport établi des suites de l’accord de Paris adopté en 2015. Le CIO ajoute même que sa préoccupation pour l’environnement n’est pas nouvelle. Concernant les JO d’hiver de Beijing, 5 sites érigés lors des JO d’été de 2008 à Pékin ont été « intelligemment » rénovés selon les « Green buildings standards ». D’un point de vue énergétique, la cheffe de projet de Greenpeace Asie de l’Est souligne que 100% de l’énergie utilisée provenait de sources renouvelables. L’apport social et technologique dans notre société serait en mesure de justifier le bienfait de telles compétitions. Par exemple, ces derniers Jeux ont permis de mettre au point une technologie permettant de réfrigérer la glace sans émettre d’émission carbone, technologie qui pourra être utilisée par nos patinoires ou sites de glisse sur glace. Preuve supplémentaire de leur utilité, le CIO affirme que plus de 85 % des sites qui ont été construits lors des précédents Jeux sont encore utilisés. Le sujet n’a donc pas fini de diviser.
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Climat : En hausse, les émissions de méthane sont sous-estimées, alerte l’Agence internationale de l’énergie
D’après le Global Methane Tracker 2022 de l’Agence internationale de l’énergie, les rejets de méthane émis par la production d’énergies fossiles sont grandement sous-estimés. Ils auraient connu une hausse de +5 % en 2021. Les émissions de charbon, de gaz et de pétrole sont même 70% supérieures aux chiffres transmis aux États par l’ONU. Le méthane, un gaz à effet de serre dont la durée de vie dans l’atmosphère est plus courte que le CO2 mais qui possède un pouvoir réchauffant supérieur à ce dernier, est responsable de 30% du réchauffement climatique depuis la Révolution industrielle. Le limiter de 30% d’ici la fin de la décennie aurait un effet bénéfique égal pour le climat de 2050 à une politique zéro émission dans le secteur des transports.