Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Le patron de la SNCF demande des moyens pour doubler le rail et “réussir la transition climatique”
Pour s’aligner sur les engagements de l’accord de Paris, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre FARANDOU appelle à doubler la place du train en France. L’objectif de ce projet à plusieurs dizaines de milliards d’euros est de “réussir la transition climatique”. La part des transports dans le bilan total des émissions de gaz à effet de serre (GES) français est de 31%. Ce projet, représenterait le quart voire le tiers de l’effort que doit fournir la France pour décarboner les transports d’ici à 2030. Suite à la réforme ferroviaire de 2018, ce second acte sera l’occasion d’accélérer et d’amplifier les impulsions données. Ce “programme x2” prévoit la construction d’une commande centralisée du réseau pour remplacer les anciens postes d’aiguillage, mais également la transformation des TER en RER dans les 13 plus grandes métropoles françaises. De plus, de nouvelles lignes verront le jour comme Bordeaux-Toulouse Perpignan-Montpellier, Marseille-Nice. Le fret ferroviaire sera également concerné. La part du rail de 9% accordé au transport des marchandises devrait avoisiner les 18% d’ici dix ans. Enfin, ce projet prévoit de verdir les trains en concentrant ses efforts dans les zones rurales afin d’apporter une alternative à la voiture. De ce plan d’investissement massif, en retournera des bénéfices économiques et industriels directs assure Jean-Pierre FARANDOU.
CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT : LES FOURNISSEURS NE SONT PAS ASSEZ INCITÉS À AGIR POUR LE CLIMAT
Dans un récent rapport intitulé « Engaging the Chain, driving speed and scale » le Carbon Disclosure Project (CDP) en collaboration avec le Boston Consulting Group (BCG) annoncent que : “80% des fournisseurs interrogés ne reportent pas les émissions de leur propre chaîne d’approvisionnement”. Ce constat pose problème puisqu’il concerne les émissions indirectes des entreprises à savoir celles qui sont contenues dans le scope 3 et qui sont les plus élevées (≈ 11,4 fois plus élevées que les émissions directes). Ce dysfonctionnement crée ainsi un déséquilibre entre les promesses faîtes par les entreprises et les résultats obtenus. Au final, les efforts de réduction d’émissions ne concerneraient que 3% des fournisseurs interrogés. Afin de remédier au problème la BCG et la CDP lance un calculateur d’empreinte carbone pour réduire l’impact environnemental de toute la chaîne d’approvisionnement. Cet outil rassemble le maximum de données sur la performance environnementale des fournisseurs. Ces données seront par la suite échangées avec les entreprises et les clients de façon sécurisée. Cette initiative incite donc les parties prenantes à prendre des mesures pour contribuer à la neutralité carbone.
À Beaune, Adelphe lance Objectif climat, un projet pilote avec les vins de Bourgogne
Ce 10 février dernier, l’entreprise Adelphe spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers des entreprises et l’interprofession des vins de Bourgogne se sont donnés un objectif : neutraliser toutes les émissions de CO2.
Basé sur le triptyque évaluer, réduire et neutraliser, ces deux acteurs auront 6 mois pour établir une méthodologie permettant à la filière viticole de la région d’atteindre la neutralité carbone. Les prochaines opérations de réduction et de neutralisation se baseront sur le bilan carbone de 2021. L’intervention d’Adelphe dans l’axe de réduction est essentielle puisque d’après ce bilan carbone, 40% des émissions proviendraient des emballages. A travers ce projet, l’entreprise à but non lucratif élargira son expertise d’éco-conception dans toute la chaîne de valeur. Ainsi, une réduction de 60% des émissions de GES est attendue d’ici à 2035. Enfin, la phase de neutralisation des émissions restantes dîtes non-compressibles consistera à identifier des projets de compensation carbone locaux, des puits de carbone dans les vignes ou aux alentours. Ces projets et puits de carbone pourront à l’avenir être labellisés “bas-carbone”.
Cette initiative intervient dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs (REP) pour en savoir plus, rendez-vous sur Adelphe.fr
La Blockchain est-elle utile sur le marché de la compensation carbone volontaire ?
A travers le fonctionnement de la blockchain, Capitaine Carbone à souhaité comprendre comment cette technologie avait son utilité sur le marché de la compensation carbone volontaire. Pour cela, une étude de la communauté KlimaDAO a permit de constater qu’il était possible de transformer des crédits carbone en actifs numériques. A partir de ces actifs numériques ou cryptomonnaies, il devenait possible d’influer sur le cour du prix attribué à une tonne de CO2 équivalente. D’une autre manière le principe même de la blockchain serait en mesure de créer un système numérique transparent et neutre. Basée sur une gouvernance décentralisée, la technologie blockchain permettrait aux entreprises de compenser leurs émissions. Considérées comme énergivores, il est légitime de se demander si ces technologies ne représenteraient pas un remède pire que le mal.